Les travaux des 2èmes Assises internationales du journalisme de Tunis ont démarré, hier, à la cité de la Culture à Tunis. Il se poursuivront jusqu’au 19 mars courant. Et ce, en présence de quelque 700 journalistes venant de 30 pays arabes, européens et africains.
A l’ouverture des travaux, le chef adjoint de la délégation de l’Union européenne à Tunis, Francesco Akusa a affirmé que les assises de Tunis se tiennent dans un contexte de pandémie qui bat son plein et d’une guerre entre l’Ukraine et la Russie qui fait rage. Deux événements majeurs qui viennent compliquer la donne et rendre le paysage mondial plus compliqué que jamais.
Il a ajouté que les sociétés d’aujourd’hui se sont retrouvées lassées. Elles « espèrent se relever de nouveau à travers un paysage médiatique où la liberté d’expression et l’indépendance des médias sont de mise », a-t-il indiqué.
Dans ce contexte, il a souligné l’importance de fournir aux citoyens une information fiable et crédible pour le système démocratique.
« Il n’y a pas de lendemain sans des médias libres et intègres. Notamment, dans un contexte où les journalistes sont visés et la liberté d’expression est menacée « , a-t-il martelé.
Il a, par ailleurs, estimé que toute atteinte à la crédibilité des médias, à la liberté d’opinion et aux droits des journalistes est un affront à l’essence et la quintessence du travail journalistique. En appelant les professionnels des médias à défendre résolument la liberté d’expression et à transmettre la vérité. Notamment face à la montée en puissance des réseaux sociaux et la propagation virale de la désinformation sur la toile.
De son côté, le directeur de l’association Journalisme et citoyenneté, Jérôme Bouvier, a souligné l’importance du rôle de la presse dans toute démocratie. Il affirmant qu’il « ne peut y avoir d’avenir commun, sans presse libre et sans information loin de l’hégémonie du pouvoir ».
Amira Mohamed: le gouvernement Chahed a veillé inlassablement à faire « museler » le secteur des médias
En relation avec le contexte tunisien, la vice-présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens, Amira Mohamed, a dressé un état des lieux de la situation du journalisme. Et ce, telle qu’elle était au cours les dernières années.
Dans ce contexte, elle a vilipendé le gouvernement Chahed qui, a-t-elle accusé, a veillé inlassablement à faire « museler » le secteur des médias. Ainsi que s’est efforcé d’acheter la conscience de certains journalistes.
« Il est sans nul doute un gouvernement prédateur de médias et des journalistes », a-t-elle dit.
Preuve à l’appui, « il s’est abstenu de publier l’accord-cadre des journalistes au journal officiel. Alors qu’il s’agit d’un texte-clé pour l’avenir de la profession en Tunisie », a-t-elle encore renchéri.
L’oratrice a également tancé les pratiques du gouvernement Mechichi. Selon Mme Mohamed, ce gouvernement a tenté de domestiquer les journalistes.
Elle a également critiqué le président Kaïs Saïed, qui poursuit une « stratégie de communication virtuelle et exclut le journaliste et les médias ».
Enfin, elle ajoutait que la cheffe du gouvernement Najla Bouden, n’a pas tenu aucune conférence de presse à ce jour. Bien plus, « elle s’est empressée de publier la circulaire n°19 qui vise à porter atteinte au droit d’accès à l’information ». En affirmant, ainsi, que le décret-loi n°20 ciblant l’action syndicale.
Il est à noter que les travaux des 2èmes Assises internationales du journalisme prévoient plus de 150 activités, dont des séances-débat sur plusieurs sujets. Des ateliers seront également organisés.
Avec TAP