Le 20 mars 2022 devrait être une date mémorable de notre histoire. Il s’agit d’un jour qui ne ressemble en aucun cas aux autres jours. En ce dimanche, nous célébrons 66 ans d’indépendance de la Tunisie. La Tunisie a vécu 76 ans de protectorat français après le traité abrogé du Bardo du 12 mai 1881. Elle obtint son indépendance après une lutte menée par des hommes et des femmes pendant à peu près 75 ans.
Et pourtant cette journée était considérée comme un jour ordinaire. Pas de drapeau tunisien pour rappeler la date de l’indépendance. Une journée qui est passée inaperçue pour les grands comme pour les petits. Et c’est bien dommage qu’on ne savoure pas cette journée comme il se doit.
Fethi Jelassi, sociologue souligne que l’absence de festivités se comprend dans l’idéologie islamiste (Ennahdha) ainsi que celle de l’idéologie rétrograde-passéiste de Kaïs Saïed. A savoir, la négation de l’Œuvre de Bourguiba. Doublée d’un refus de toute modernité. Ce qui fait qu’ils prennent pour idéologue Salah Ben Youssef avec tout le discours de : « Il n’y a jamais eu d’indépendance ».
Même constat pour Sana Ghenima, activiste, fondatrice de « Femmes et leadership ». Elle souligne pour sa part que tout le long de ces 11 ans, après le 14 janvier, a dominé une idéologie intégriste, islamiste.
Par ailleurs, Moez Joudi, l’expert en économie reproche l’absence des festivités de la part des institutions de l’Etat. Il estime que la fête d’indépendance aurait pu être mieux fêtée, mieux honorée. Il ajoute: « Je pense que depuis deux ans on ne fête plus le 20 mars. Le fait de ne pas accorder d’importance aux festivités du 20 mars est criminel. Il faut rappeler que l’histoire de ce pays est bien ancrée. »
L’indépendance de la Tunisie comprend en grande majorité le militantisme des hommes et des femmes qu’a connu la Tunisie. Car une chose est sûre, « Un peuple qui oublie son passé n’a pas d’avenir ». (Winston Churchill).