Moez Joudi, l’expert en économie, revient sur la notation souveraine de la Tunisie CCC avec perspective négative via l’agence Fitch ratings, dans une déclaration à leconomistemaghrebin, en ce dimanche 20 mars 2022.
Moez Joudi estime que c’était prévisible. Tout en déclarant: « depuis des mois déjà j’avais annoncé le risque d’une baisse de la note souveraine de la Tunisie ».
En outre, il rappelle que Fitch Ratings a déjà averti le risque d’une dégradation en se basant sur des critères. A l’instar de la stabilité politique et économique, les réformes, les indicateurs économiques, le climat des affaires.
Par ailleurs, l’expert en économie met l’accent sur l’absence d’un accord avec le FMI. Car il estime que ce qui manque à la Tunisie, c’est un plan de sauvetage. En outre, il est revenu sur les échanges entre le gouvernement et le FMI. Il estime qu’il aurait fallu commencer par des échanges au niveau national entre le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA, suivi d’un pré-consensus, puis entamer les discussions avec le FMI. Car ce que le FMI demande est d’honorer les engagements des gouvernements précédents.
Quel est l’impact de cette baisse de la note souveraine?
Moez Joudi souligne à cet effet: « Il faut s’attendre à ce que la Tunisie soit obligée d’emprunter avec des taux d’usure. Rappelez-vous le dernier emprunt obligataire a atteint 8.25%, un taux jamais atteint. »
Et de conclure: « D’où l’obligation d’emprunter auprès des marchés internationaux. Et l’emprunt sera probablement avec un taux variant entre 14 et 15%. Ce qui fait que la Tunisie accroît ses risques en s’introduisant dans une junk bond ou ce qu’on appelle les obligations pourries. C’est à dire les spéculateurs, les fonds vautours qui sont des fonds d’investissement spéculatifs qui se spécialisent dans l’achat à bas prix de dettes émises par des débiteurs en difficulté . Comme ce fut le cas de la Grèce.