La Tunisie a subi, il y a deux jours, une douloureuse dégradation de sa note souveraine (CCC avec des perspectives négatives) par Fitch Ratings.
Et si nous en sommes arrivés là, quelles seraient donc les conséquences? Elyes kasri, ancien diplomate et analyste politique dresse un état des lieux de la situation en Tunisie.
Selon lui, la dégradation de la Tunisie par l’agence de notation Fitch Ratings à la catégorie « CCC » veut dire: « Pays très proche du défaut de paiement et capacité de paiement irrévocablement réduite ».
Il ajoute que la note souveraine ne va pas déranger le président de la République, puisqu’il considère cela comme étant une « ingérence insolente » dans les affaires tunisiennes. Cet « aveuglement » d’experts « ignorants et mal intentionnés » qui n’arrivent pas à comprendre les objectifs exceptionnels et hors-norme vis-à-vis de la consultation populaire électronique et du référendum qui vont instaurer une démocratie populaire unique dans l’histoire de l’humanité. « Ce qui va résoudre tous les problèmes de la Tunisie et peut être même du monde entier. »
Et de poursuivre: » Il est vrai que ces militants étaient occupés par la consultation électronique qui n’arrive pas à susciter l’enthousiasme des tunisiens dont moins de 5% y auront participé malgré la mobilisation de l’Etat et de l’administration. »
Cela dit, en dépit des sondages excessivement et suspicieusement optimistes, cette opération aurait-elle eu au moins le mérite de révéler la véritable base populaire de Kais Saied ?
Attendre la fin de journée du 20 mars
Entre temps, la Tunisie a grandement besoin d’un sursaut moral pour se remettre au travail et rétablir la confiance entre les Tunisiens et l’Etat.
En somme, les indicateurs économiques sont presque à l’arrêt. Mais une chose est sûre : cet abaissement de note n’était ni lié au contexte sanitaire ni à la crise entre la Russie et l’Ukraine.