La guerre entre la Russie et l’Ukraine met à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement mondiales qui sont désormais poussées à l’extrême.
La Russie est un fournisseur essentiel de matières premières et d’énergie pour de nombreuses chaînes d’approvisionnement mondiales cruciales. Son invasion de l’Ukraine, en plus des sanctions des puissances occidentales qu’elle a reçues, a déclenché l’une des crises de matières premières les plus importantes que le monde ait connues au cours des 50 dernières années.
« Elle dépasse même les changements survenus sur les marchés des matières premières des années 1970 et touche toutes les matières premières, des céréales aux engrais, en passant par le pétrole brut et les métaux ». Ainsi prévient le célèbre blog financier américain ZeroHedge.
Les données fournies par nombre d’institutions financières et d’analystes, montrent comment l’invasion de l’Ukraine et les sanctions des puissances occidentales contre la Russie étouffent l’approvisionnement mondial en ressources naturelles, faisant grimper les prix.
La Russie est l’un des principaux exportateurs de nombreuses matières premières
En effet, elle exporte 78% de son gaz vers l’Europe, 69% de son platine vers le Royaume-Uni, 27% de son palladium vers les États-Unis, 24% de ses engrais vers le Brésil et 22% de son blé vers l’Égypte. En outre, la Chine reçoit du nickel (44%), du pétrole brut (35%) et de l’huile de tournesol (24%).
Après que les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont interdit les importations russes, le marché de l’énergie est dans une grande tourmente. D’ailleurs, « quiconque a fait le plein de carburant fossile dans son véhicule a remarqué que les prix à la pompe ont grimpé en flèche depuis l’invasion », explique ZeroHedge. Il souligne aussi que la Russie est le deuxième exportateur de pétrole brut au monde, derrière l’Arabie saoudite.
De plus, la Russie est le deuxième plus grand exportateur d’essence et de diesel, juste derrière les États-Unis. Et son plus grand marché est l’Europe. Juste un détail, la France (consomme 125 mille barils par jour), l’Allemagne, la Turquie et le Royaume-Uni sont les pays qui consomment le plus d’essence et de diesel russes par jour en volume.
A tout ce panorama gris s’ajoute le fait que la Russie est aussi le plus grand exportateur de gaz naturel. Avec 197,7 milliards de mètres cubes, dont l’essentiel va vers l’Europe. En fait, l’Allemagne, avec 56,3 milliards de mètres cubes, est le plus grand pays recevant du gaz naturel russe par gazoducs.
La Russie, de même, est le troisième pays au monde pour les exportations de charbon utilisé dans les centrales électriques. Là encore, l’Europe est le plus gros acheteur de charbon russe.
Exportations agricoles
Ce n’est un mystère pour personne que le blé russe soit exporté dans le monde entier. La Russie et l’Ukraine ont interrompu leurs expéditions en raison de la crise. Celle-ci affecte déjà inévitablement l’approvisionnement alimentaire mondial.
En ce qui concerne les huiles alimentaires, la Russie est le deuxième exportateur d’huile de tournesol et l’un des principaux fournisseurs d’engrais.
Ainsi, une diminution des exportations d’engrais compliquera la tâche des agriculteurs d’Europe, d’Amérique du Sud et d’Asie. Ce qui pourrait peser davantage sur l’approvisionnement alimentaire mondial.
Métaux
Moscou est également un fournisseur clé de métaux industriels et précieux. Notamment de nickel, un métal fondamental pour les batteries des voitures électriques.
La Chine, l’Europe et les États-Unis sont les plus gros acheteurs de nickel russe. A la suite de ce scénario, Tesla a augmenté les prix de ses voitures à deux reprises ces dernières semaines.
Il convient également d’ajouter que la majeure partie du monde dépend de l’aluminium russe. La Russie est le deuxième exportateur mondial de palladium et de platine. Et les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et Hong Kong sont les principaux importateurs de palladium russe, utilisé principalement dans les catalyseurs automobiles.
Enfin, la Russie est également le troisième exportateur mondial d’acier
« La tentative de l’Occident d’isoler la Russie de l’économie mondiale avec des sanctions et de restreindre son commerce dans le monde produit une inflation inimaginable. Celle-ci pourrait conduire le monde dans un enfer de stagflation. Il pourrait y avoir une pénurie de produits de base alors que les prix montent en flèche », conclut Tyler Durden, analyste chez ZeroHedge.