Les sanctions imposées à la Russie par les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et d’autres pays en réponse à l’invasion de l’Ukraine font suite à une longue histoire d’utilisation de mesures pour imposer des changements de comportement dans certains pays.
Mais l’analyse des sanctions adoptées par le passé montre que l’objectif n’est pas toujours atteint. De plus, dans certains cas, il existe un risque de conséquences imprévues. Et même que le résultat soit le contraire de ce qui était souhaité. Renforçant ainsi le gouvernement qu’ils entendent affaiblir. Et générant un impact négatif sur les droits de l’Homme, la démocratie et d’autres aspects.
L’économiste, professeur de finance à l’Université du Michigan, États-Unis, Paolo Pasariello nous éclaire. « Si vous regardez l’histoire moderne, vous verrez que presque chaque fois qu’un pays a violé des traités internationaux, envahi un autre pays ou enlevé des citoyens d’un autre pays (entre autres exemples), des sanctions ont été imposées ». C’est ce qu’il déclarait dernièrement à la BBC.
« Mais le bilan (des résultats) n’est pas très bon. Au cours des dernières décennies, pour ne citer que quelques exemples, des sanctions ont été imposées contre Cuba, le Venezuela et la Corée du Nord. Mais, à mon avis, elles n’ont pas produit le résultat souhaité », observe M. Pasariello.
En effet, des études estiment qu’environ un tiers seulement des sanctions sont généralement couronnées de succès et atteignent leurs objectifs. L’une des analyses récentes des plus complètes sur le sujet a été réalisée par des chercheurs de l’Université Drexel, basée dans la ville de Philadelphie. Elle confirme aussi cette estimation.
Borrell: les sanctions ne doivent pas être insoutenables pour les États de l’UE
Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont discuté hier de sanctions supplémentaires à l’encontre de la Russie. Y compris contre le secteur pétrolier russe, déclarait le haut représentant de l’UE pour les Affaires extérieures, Josep Borrell.
« Parmi les différentes choses dont nous avons parlé aujourd’hui à propos de l’Ukraine, certains États membres ont mentionné les questions énergétiques. Ce n’était pas un jour destiné à prendre des décisions. Nous n’en avons donc pas pris. Mais cela et d’autres mesures possibles ont fait l’objet d’une analyse par le Conseil. Ce n’est pas qu’un, deux ou trois pays soient pour ou contre. Le but est d’apporter une réponse efficace qui ne représente pas un coût insoutenable pour les Etats membres ». C’est ce que précisait Josep Borrell, à la fin du Conseil des affaires étrangères.