Le rideau est tombé sur la 41e édition du Festival international des Ksour sahariens de Tataouine qui s’est tenu du 23 au 26 mars 2022. Ce rendez-vous, qui n’a pas eu lieu depuis trois ans à cause de la crise sanitaire de la Covid-19, raconte et fête, depuis son lancement en 1979, l’histoire d’une région riche de son patrimoine matériel et immatériel.
Aujourd’hui, plusieurs sites, entre villages, Ksour et maisons d’hôte situés dans le gouvernorat de Tataouine, font partie de la Destination Daher. Celle-ci vient d’être élue parmi le Top 100 des destinations de tourisme durable dans le monde.
Le Festival international des Ksour sahariens de Tataouine est, à la fois, un événement culturel et touristique. Préparée en seulement 20 jours avant son organisation, la 41e édition de ce festival a certes réussi, comme chaque édition, à attirer des centaines de visiteurs tunisiens, notamment locaux, avides d’événements culturels parce qu’elle a coïncidé avec les vacances de printemps du mois de mars.
En effet, les visiteurs ont pu assister à des shows folkloriques, de beaux spectacles équestres et de la cavalerie. L’édition 2022 de ce festival a aussi réussi à animer l’activité économique et commerciale dans les différentes artères de la ville de Tataouine.
Programmées en marge de cette 41e édition du festival, l’exposition des produits d’artisanat et la foire commerciale ont enregistré un afflux important de visiteurs, et ce, malgré l’annulation d’autres soirées et débats programmés. Ces deux espaces ont permis aussi aux exposants de tout bord d’exposer surtout des produits artisanaux dont la majorité était inspirée de l’héritage berbère et arabe (habits traditionnels, articles de maison et de décoration, plats inspirés de l’art culinaire traditionnel…).
Quid du volet international ?
Malgré la richesse de la région en circuits et sites touristiques qui nécessitent plus que jamais de l’entretien, la 41e édition n’a pas réussi à libérer le déroulement des activités prévues dans le cadre de ce festival de l’aspect local qui a nettement dominé.
Désormais, les organisateurs ont le devoir d’aller vers le renforcement de la vocation internationale de cette manifestation. Car l’ordre des priorités pour ce genre de manifestations consiste notamment à attirer un plus grand nombre de touristes étrangers qui étaient quasiment absents durant les journées du festival malgré les mesures de sécurité déployées sur les plans sécuritaire et sanitaire. Au niveau de la participation étrangère, seulement trois pays (Libye, Palestine et Egypte) étaient représentés à l’édition 2022. Certains en assument la responsabilité.
Plusieurs Ksour (palais), d’où ce festival tire son appellation, ont aujourd’hui besoin, selon les cas, d’être entièrement rénovés à travers par exemple la mise en place d’espaces de loisirs (cafés, restaurants…).
Par exemple, lors de notre visite à Ksar Hdada, l’un des principaux Ksour de la région qui a abrité le tournage des scènes du film Star Wars, on a observé de près l’état déplorable de ce site.
Situé à seulement 80 km de l’aéroport de Djerba et transformé en lieu d’hébergement touristique, ce « Ksar-hôtel », qui offrait un voyage hors du temps, est aujourd’hui fermé depuis plus de sept mois pour des travaux en cours. Espérons que les considérations avancées pour la fermeture de cet hôtel ne sont pas plus profondes que la raison invoquée lors de notre visite.
Intervenir bien en amont
Pour attirer un plus grand nombre de touristes lors de la 41e édition de ce festival, il fallait intervenir bien en amont. La ville de Tataouine ne peut pas, dans l’état actuel de l’infrastructure touristique, accueillir dans de bonnes conditions des touristes étrangers parce qu’elle manque encore de grands lieux de concert et d’hôtels gérés par des professionnels compétents et équipés de moyens techniques modernes.
Et c’est pour cela que le recours, loin des tiraillements politiques, à des initiatives régionales et au secteur privé pourrait, en collaboration avec les autorités régionales, aider à mieux internationaliser ce festival pour ne pas se heurter à plusieurs obstacles organisationnels, surtout que la région compte une importante diaspora à l’étranger composée de plusieurs compétences qui gardent encore un lien fort avec leur pays d’origine. Certes, ces gens ne tourneront pas le dos à la région, car cela vaut le coup d’essayer pour le bien du tourisme saharien.