Plus d’un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il n’y a toujours pas d’accord sur le cessez-le-feu. Mais lors des négociations en cours à Istanbul, un plan de paix a été présenté. Lequel pourrait conduire au dénouement du conflit. En effet, Moscou annonce la fin des opérations militaires sur Kiev. Alors qu’avec la promesse de huit garants, dont la Chine et les USA, elle s’achemine vers le statut de neutralité de l’Ukraine. Ainsi que des négociations ad hoc pour soumettre la Crimée et le Donbass à référendum.
Après plus d’un mois de guerre, il semblerait que les premiers pas concrets aient enfin été franchis; et ce, vers une entente entre la Russie et l’Ukraine. Le conditionnel s’impose; mais il paraitrait que les délégations des deux pays, qui reprenaient hier les pourparlers en Turquie, soient parvenues à un accord de principe sur certains points. Cependant, les délégués de Moscou devront rendre compte à Poutine, qui a le dernier mot. Du côté ukrainien, on précise que tout éventuel accord devra passer par un référendum.
Les possibles compromis entre l’Ukraine et la Russie
A cet égard, le conseiller présidentiel russe, Vladimir Medinsky, a parlé à l’issue des pourparlers de « mesures concrètes ». De même, il a déclaré que « la Russie arrêtera les activités militaires près de Kiev et de Tchernikiv ». Décision d’ailleurs confirmée par le vice-ministre de la Défense, Alexander Fomin, également présent en Turquie. Et ce, « afin d’accroître la confiance mutuelle pour que lors des prochains cycles de négociations, un accord de paix puisse être convenu et signé ».
De son côté, l’Ukraine accepterait de ne pas rejoindre l’Otan. Mais rappelle que « le processus d’adhésion à l’UE ne peut pas être bloqué ». L’Ukraine aurait aussi confirmé à la Russie une nouvelle proposition de neutralité. Elle prévoit, entre autres, l’absence de bases militaires étrangères sur le territoire ukrainien si Kiev reçoit des garanties de sécurité adéquates. La Grande-Bretagne, la Chine, les USA, la Turquie, la France, le Canada, l’Italie, la Pologne et Israël pourraient se porter garants.
Quant au statut de la Crimée et du Donbass, il fera plutôt l’objet de négociations ad hoc, complémentaires à celles d’aujourd’hui.
La sortie de l’impasse est également annoncée par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Il déclarait: « Un consensus et une compréhension commune ont été atteints sur certaines questions. Comme nous l’avons toujours souligné, les questions les plus importantes sont le cessez-le-feu et l’ouverture de la voie à une paix. »
Vers un sommet Poutine-Zelensky
Les pourparlers d’hier entre les deux délégations pourraient également être le prélude à un sommet entre les présidents. « Les résultats de la réunion d’aujourd’hui sont suffisants pour qu’un sommet de haut niveau entre les dirigeants ait lieu ». C’est ce qu’annonçait Mikhailo Podolyak. Il s’agit du conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky et aussi membre de la délégation ukrainienne à Istanbul.
La procédure de « feu vert »
Une fois l’accord général trouvé, il y a d’autres étapes à franchir pour ensuite pouvoir sceller la paix avec la signature de Poutine et Zelensky. Il faudra d’abord un accord entre négociateurs. Puis un accord entre ministres des Affaires étrangères.
En outre, l’Ukraine a présenté à la Russie ses propositions pour un traité de garantie de sécurité pour l’Ukraine. Il devrait être signé par tous les garants de la sécurité. A savoir: la Grande-Bretagne, la Chine, les États-Unis, la Turquie, la France, le Canada, l’Italie, la Pologne et Israël.
La mise en œuvre de cet accord se fera selon une procédure précise. D’abord un référendum pan-ukrainien, puis une ratification dans les Parlements des pays garants et au Parlement de l’Ukraine.
Enfin, concernant la Crimée, la partie ukrainienne propose de négocier le statut de la Crimée et de Sébastopol pendant 15 ans. Au cours de cette période, les deux parties sont invitées à ne pas utiliser l’armée pour résoudre le problème de la Crimée.