Depuis des années, les guerriers de salon établis à Washington n’ont cessé de planifier, déclencher et nourrir une multitude de guerres dans divers coins du monde. A chaque guerre planifiée, les médias occidentaux à leur service, principalement américains et britanniques, préparent le terrain, si l’on peut dire, en inondant les opinions publiques des deux côtés de l’Atlantique par des flots de mensonges et de désinformations. Dans le but de diaboliser les hommes en charge du pays à déstabiliser.
Deux raisons sont généralement utilisées fallacieusement pour justifier la diabolisation des dirigeants et la déstabilisation de leurs pays. Soit le problème de sécurité posé à l’ordre occidental; soit le devoir, au nom de la démocratie, de sauver le peuple qui ploie sous la dictature. Ou les deux à la fois, comme ce fut le cas pour Saddam Hussein et l’Irak. Depuis février 2014, date de l’annexion de la Crimée par Moscou suite au coup d’état en Ukraine téléguidé de Washington, la campagne de diabolisation de Vladimir Poutine et de la Russie auprès des opinions américaine et européenne n’a pas connu de répit.
Le président russe est présenté tour à tour comme un nouveau Hitler, un dictateur, un tueur, un criminel de guerre. En un mot, un homme dangereux pour son peuple, ses voisins et le monde. Il n’a pas échappé au lynchage médiatique occidental qu’avaient connu avant lui les Iraniens Mohammed Mosaddeq et l’Ayatollah Khomeiny, le Cubain Fidel Castro, l’Irakien Saddam Hussein, le Syrien Bachar al Assad, le Libyen Mouammar Kadhafi et bien d’autres dirigeants en Asie, Afrique et Amérique latine. Le point commun de tous ces dirigeants diabolisés est qu’ils ont choisi de mettre en place des politiques étrangères pour leurs pays que Washington, Londres et leurs alliés considéraient comme insupportables.
L’Afghanistan hier, l’Ukraine aujourd’hui
Bien que la Russie ait subi tout au long de son histoire une série d’invasions dévastatrices. Bien qu’elle ait perdu 27 millions de ses enfants pendant la Deuxième guerre mondiale. Et bien qu’elle ait acceptée l’humiliante avancée des forces de l’Otan vers ses frontières.
Malgré tout cela, la presse occidentale ne trouve aucun embarras à la présenter aujourd’hui comme une puissance dangereuse. Comme une puissance qui lorgne vers ses voisins pour les avaler et vers les pays européens pour les déstabiliser. Comme une puissance qui conteste l’ordre mondial existant et donc il faut l’arrêter. C’est dans ce contexte que s’inscrit la guerre d’Ukraine, vers laquelle Washington, Londres et leurs alliés ont réussi à attirer la Russie.
Ce qui s’est passé en Ukraine en 2022 rappelle à bien des égards ce qui s’est passé en Afghanistan en 1979. L’administration Carter à l’époque, par ses interférences dans les affaires afghanes, avait réussi à attirer l’Union soviétique dans le bourbier afghan. Avec la claire intention de l’affaiblir et de précipiter son effondrement.
La même tactique a été suivie ces dernières années par Washington envers la Russie. A coups d’interventions dans les affaires ukrainiennes, les administrations Obama et Biden ont réussi à attirer la Russie dans le bourbier ukrainien. Et ce, dans l’espoir de lui faire subir le sort de la défunte Union soviétique.
La preuve nous est fournie par la Rand Corporation. Ce ‘’think tank’’ américain, financé par le Pentagone, a publié en 2019 un rapport intitulé « Affaiblir et déséquilibrer la Russie ». On y lit notamment: « L’objectif des Etats-Unis est de saper les fondements de la Russie, comme ils l’ont fait pour l’Union soviétique. Au lieu de prendre de la distance, de se pencher sur les problèmes intérieurs et d’œuvrer à l’amélioration des relations internationales, l’accent a été mis sur la multiplication des efforts pour saper les fondements de l’adversaire désigné: la Russie ». Nulle trace dans le Main Stream Media (MSM) américain sur cet important rapport de la Rand Corporation. Alors qu’il est pourtant financée par le Pentagone et fait partie de l’Establishment washingtonien.
Projet de traité rejeté par Washington
Par ailleurs, la presse occidentale déchainée ne nous dit pas qu’en novembre 2021, les Etats-Unis et l’Ukraine ont signé « un accord de partenariat stratégique » dans lequel les aspirations ukrainiennes d’adhérer à l’Otan sont prises en compte, et l’annexion de la Crimée est rejetée.
Elle ne nous dit pas non plus qu’en décembre 2021, les autorités russes proposèrent aux Etats-Unis un projet de traité bilatéral. Il comportait huit articles sur des garanties de sécurité russo-américaines dont les deux principaux points sont: un statut de neutralité pour l’Ukraine et l’arrêt de l’expansion de l’Otan vers l’Est. Projet refusé par Washington. C’est après ce refus que, deux mois plus tard, le 24 février plus exactement, Vladimir Poutine annonça dans un discours l’intervention de l’armée russe pour « démilitariser et dénazifier l’Ukraine ».
Après le déclenchement de la guerre, l’hystérie antirusse des médias américains et européens a redoublé d’intensité. Les pertes russes sont démesurément gonflées. On nous informe le plus sérieusement du monde que 10.000 soldats russes sont tués, des dizaines d’avions abattus et des centaines de chars détruits en quelques jours. Et ce, par « les vaillants résistants ukrainiens, sous la conduite héroïque de leur président ».
Les sanctions imposées à la Russie, quasi-unanimement saluées par cette presse, sont décrites comme étant sur le point de déstabiliser l’économie russe et de mettre le pays à genoux. En attendant les révoltes populaires que le président américain semble impatient de voir éclater dans les rues de Moscou et de Saint-Pétersbourg. C’est du moins ce qu’on comprend de l’indécente affirmation de Joseph Biden lors de sa visite en Pologne il y a quelques jours, quand il s’exclama: « This man shouldn’t remain in power » (Cet homme « Poutine » ne devrait pas rester au pouvoir).
Cela dit, des voix qui appellent à la raison aux Etats-Unis ne sont pas totalement inexistantes; même s’il faut fouiller pour trouver leurs traces. Telle cette déclaration faite par le colonel américain Douglas McGregor à la chaine Fox News: « La guerre est vraiment finie pour les Ukrainiens. Ils ont été broyés en morceaux. Cela ne fait aucun doute; malgré ce que nous entendons dans nos médias grand public. Donc, la vraie question pour nous à ce stade est la suivante: allons-nous vivre avec le peuple russe et son gouvernement? Ou allons-nous continuer à poursuivre cet objectif de changement de régime en Russie déguisé en guerre ukrainienne? Allons-nous enfin arrêter d’utiliser l’Ukraine comme un bélier de combat contre Moscou? »
Jusqu’à présent, l’Establishment washingtonien, toutes ses composantes confondues, préfère doper le bélier de combat ukrainien contre la Russie; plutôt que de coexister pacifiquement avec elle.