La Tunisie a entamé la mise en oeuvre d’une Politique nationale de mobilité urbaine (PNMU). Celle-ci prévoit, selon le ministre du Transport, Rabie Majidi, l’établissement d’un système intégré de mobilité urbaine qui répondra aux exigences du développement urbain, démographique, social, économique et institutionnel.
« Cette politique a été développée avec la participation de toutes les parties concernées et approuvée lors du Conseil des ministres tenu le 7 mai 2020. Elle repose sur 9 axes, dont principalement le renforcement des compétences, la formation dans le domaine de la mobilité urbaine, la restructuration et la réorganisation du secteur des transports publics urbains et le contrôle de l’évolution des voitures spéciales », a expliqué le ministre. Et ce, lors du Forum de la mobilité urbaine, organisé, vendredi 1er avril 2022, avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) et l’association CODATU (Coopération pour le développement et l’amélioration des transports urbains et périurbains).
Une optique de développement durable
Il s’agit, également, d’assurer la cohérence entre planification des transports, aménagement du territoire et urbanisation et de soutenir et développer des modes de transport respectueux de l’environnement, a-t-il poursuivi. Le ministre a, en outre, rappelé que cette démarche a été entamée pour trouver des solutions à la situation de la mobilité au sein des espaces urbains en Tunisie, la détérioration des services, la congestion continue du trafic, aux faibles niveaux de sûreté et de sécurité, dont les impacts sont devenus perceptibles sur la vie quotidienne du citoyen et sur le tissu économique en général.
Toujours selon Rabie Majidi, la Politique nationale de mobilité urbaine a été élaborée dans une optique de développement durable. Elle prend en compte l’adaptation aux changements climatiques, favorise les modes de transport durables et écologiques et aide la Tunisie à respecter ses engagements internationaux au niveau de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La Tunisie, rappelle-t-on, a signé l’Accord de Paris sur le climat. Elle prévoit, dans sa Contribution à l’échelle nationale (NDC), de réduire ses émissions de 41%, dont 13% sont volontaires et 28% conditionnés à la fourniture par les pays donateurs des fonds et de l’assistance technique nécessaires.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)
Plus précisément, « la Politique nationale de mobilité urbaine a pour objectifs stratégiques de maîtriser la croissance des voitures particulières, réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues au transport en milieu urbain, améliorer la qualité de l’air et la sécurité routière en milieu urbain et maîtriser le coût de la mobilité », a fait remarquer la directrice de la stratégie et des projets au ministère du Transport, Fathia Néji.
Le directeur de l’AFD en Tunisie, Yazid Safir, estime que cette politique vise à améliorer de manière significative les conditions de mobilité des populations en Tunisie.
« L’enjeu de la mise en œuvre de la PNMU est de limiter la congestion. Celle-ci paralyse les grandes agglomérations. Elle s’accompagne d’une pollution croissante et une forte mortalité routière. En effet, l’objectif recherché de la PNMU est d’assurer un développement durable, inclusive et économiquement efficace », a-t-il enchaîné.
Safir a rappelé, dans ce contexte, que l’AFD est un partenaire stratégique de la Tunisie dans le secteur du transport. Pour rappel, l’agence a financé, au cours de ses 30 ans de présence en Tunisie, plus de 200 projets de développement. Et ce, pour un montant global de 4 milliards d’euros.
Avec TAP