« Dans une situation extrême, il faudrait des mesures extrêmes. Je pense aux centrales à charbon : on pourrait décider de ne pas les fermer ou de les rouvrir. Cela permettrait de remplacer 20 milliards de mètres cubes de gaz, dont 14 pour la seule Allemagne. Il en va de même pour les centrales nucléaires. Celles-ci garantiraient l’équivalent de 12,5 milliards de mètres cubes de gaz ».
C’est ce qu’a déclaré Thierry Breton, commissaire européen chargé de l’industrie et du marché intérieur, dans une interview dans laquelle il a abordé la question de la crise énergétique et de la dépendance au gaz russe.
« Il est évident que nous devrions trouver un moyen de redistribuer l’énergie et aider, dans un esprit de solidarité, les pays qui ont choisi d’être plus dépendants du gaz et en particulier de la Russie. Les pays devraient également commencer à acheter et à stocker en commun. En même temps, une réflexion s’impose pour faire en sorte que le prix de l’électricité ne soit plus lié à celui du gaz, car aujourd’hui on assiste à une absurdité », a-t-il ajouté.
Selon le commissaire européen, l’Europe doit avoir un plan pour se passer du gaz russe et le remplacer. « D’ici la fin de l’année, nous pouvons remplacer 50 milliards de mètres cubes de gaz par une augmentation de l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié, même si évidemment nous devons augmenter la regazéification. On peut aussi réduire la consommation en baissant les radiateurs et les climatiseurs et en accélérant les économies d’énergie : environ 14 milliards. Et puis pousser le bio méthane, ainsi que les projets pour l’éolien et le solaire : 25 milliards supplémentaires », a-t-il conclu.