Les Dix-neuf font face à une nouvelle réunion avec l’hypothèse que l’inflation russe ait un impact sur l’expansion des économies européennes.
Les ministres de l’Économie et des Finances de la zone euro (Eurogroupe) reprennent aujourd’hui leurs délibérations sur l’impact de la guerre en Ukraine. Car ils sont conscients qu’elle entraînera une croissance économique plus faible que prévu. Ainsi qu’une inflation plus élevée en raison des prix de l’énergie et des problèmes d’approvisionnement.
Les Dix-neuf font face à une nouvelle réunion avec l’hypothèse que l’inflation russe entraîne une expansion « significativement plus faible » des économies européennes. Et ce, quelques jours après avoir connu le chiffre de l’inflation pour mars, qui dans la zone euro a grimpé à 7,5%.
L’Eurogroupe et la zone euro
« La zone euro devrait être très résistante cette année. Mais la croissance sera nettement inférieure aux attentes. Et la guerre provoque une hausse durable de l’inflation ». Ainsi résumait un haut responsable européen, avant la réunion de l’Eurogroupe.
La guerre pèsera sur l’activité économique
Ainsi, après la « normalisation » de l’économie après la pandémie, la guerre « pèsera sur l’activité économique ». De même, à travers les différents paquets de sanctions et les mesures de rétorsion adoptées par le Kremlin, soulignent les mêmes sources.
En fait, la décision de Moscou de facturer les achats de gaz russe en roubles intrigue les capitales européennes. D’ailleurs, elles sont toujours incapables de comprendre quelle est « exactement » l’intention de Vladimir Poutine avec cette décision. Soit qu’il s’agisse de diviser l’UE, de contourner les sanctions, de renforcer le rouble que d’ « effrayer » les marchés, selon un diplomate.
En tout état de cause, les mêmes sources soulignent que la Russie doit respecter les contrats et la plupart précisent que les transactions doivent se faire en euros. Cette position est « largement partagée », ajoutent-ils, entre les capitales du bloc.
Recours à l’euro numérique
Après avoir évoqué les conséquences économiques de la guerre, les ministres des Finances de la zone euro évoqueront certaines des caractéristiques de l’éventuel euro numérique, dont la mise en place et la conception travaillent depuis des mois à la Banque centrale européenne (BCE).
Les Dix-neuf évalueront notamment « l’équilibre » que devrait avoir une telle monnaie avec deux objectifs qui pourraient entrer en conflit. Comme le droit des citoyens à la vie privée et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le membre du comité exécutif de la BCE en charge de ce dossier, Fabio Panetta, est intervenu précisément cette semaine devant la commission des affaires économiques du Parlement européen. Il a souligné que « l’anonymat total » ne serait pas une « option viable ».
Cela a cependant ouvert la porte à l’octroi à une éventuelle monnaie numérique de certaines caractéristiques de l’argent liquide et « permettant une plus grande confidentialité pour les paiements de moindre valeur ». Car « ils présentent normalement moins de risques de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et d’autres violations de la législation européenne ».
Renforcer l’union bancaire
Après une discussion thématique sur le marché immobilier, le dernier point à l’ordre du jour de l’Eurogroupe portera sur la situation de l’Union bancaire. Avec un accent particulier, une fois de plus, sur les répercussions de la guerre sur les institutions financières européennes.
La présidente du conseil de surveillance de la BCE, Andrea Enria, et la présidente du conseil de résolution unique, Elke König, participeront à ce débat.
Le premier est également apparu cette semaine devant les eurodéputés. En plus d’estimer l’exposition des banques européennes à la guerre en Ukraine à 100 000 millions d’euros et de réitérer qu’elle est « gérable ». Il a également déclaré que son département surveillait les éventuels effets secondaires qui affectent le système bancaire de l’UE.