Le monde entier connaît des rebondissements, depuis la crise entre la Russie et l’Ukraine. De plus, à cause de ce conflit, plusieurs pays sont menacés par les pénuries alimentaires. D’où l’intérêt de savoir si la diplomatie tunisienne s’est mobilisée; et ce, pour faire face à cette crise qui ne cesse de s’aggraver en Tunisie de jour en jour?
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique, dresse un état des lieux de la situation générale du pays. Et ce, en faisant un clin d’œil aux derniers événements; notamment la dissolution du Parlement. Il estime dans ce sens que la Tunisie est entrée dans une phase de blocage du processus démocratique. Ainsi que dans une crise économique et sociale qu’exacerbe une dérive populiste et autoritaire. Lesquels menacent tous les acquis démocratiques réalisés depuis 2011.
Une diplomatie sans vision et inaudible
Alors se pose la question de savoir comment on en est arrivé là. A cet égard, il souligne: « Cette perception est alimentée par des gestes et déclarations considérés parfois comme déplacés et même contre productifs. Avec une diplomatie sans vision et inaudible, en plus du réseau mondial hyperactif de la pieuvre islamiste. »
Plus encore, depuis quelques mois, la tension sociale ainsi que la crise économique ne cessent d’augmenter. Cependant que pour parvenir à des solutions, il est nécessaire pour le pays de tenir compte des enjeux d’aujourd’hui. Et ce, afin d’éviter plusieurs scénarios, que ce soit grec ou libanais.
Se diriger vers des réformes économiques
Alors, il conclut: « Quoi qu’en disent les responsables gouvernementaux, la réédition du scénario libanais en Tunisie n’est pas à exclure. Surtout si nous nous obstinons à reporter aux calendes grecques les réformes économiques avec leur lot de sacrifices. Et que persistons à perdre un temps précieux dans nos querelles politiques qui sont considérées à l’étranger infantiles et stériles. »
En somme, il y a un intérêt commun à mettre le pays sur les rails du développement. Car, faut-il le rappeler, Tunisie se trouve en grave difficulté économique. Avec une dette avoisinant presque 100% du PIB; sans oublier une forte inflation (plus de 6%). Et par dessus-tout avec un taux de chômage en hausse (plus de 18%). Ce qui sous entend l’urgence de procéder à des réformes pour sauver ce qui reste à sauver.
Par ailleurs, notons qu’il y a des années de cela, à partir de 2013, la Tunisie s’engageait auprès des bailleurs de fonds à ouvrir la voie aux réformes. Mais des années plus tard, rien n’a été fait.
Pourtant tous les experts en économie clament haut et fort la nécessité de faire des réformes. Comme l’a évoqué Ezzedine Saïdane, l’expert en économie, à maintes reprises.
En effet, il déclare: « C’est ce qui a poussé à ce jour, les mêmes bailleurs de fonds à ne pas faire confiance à la Tunisie. En un sens, il faut reconstruire de nouveau cette confiance. »