Le monde connaît une « augmentation extraordinaire des désordres sociaux ». Et ce, en plus d’une augmentation du crime organisé et de la gouvernance criminelle. C’est ce qu’affirme Prosegur Research, la plateforme d’analyse. Elle a été récemment créée par Prosegur pour étudier le présent et l’avenir de la sécurité mondiale.
Le rapport final de Prosegur Research souligne l’impact de l’extrême polarisation. Ainsi que de la forte érosion de la confiance dans les institutions. Et de la conjoncture économique, sanitaire et sociale difficile vécue ces derniers mois; notamment du fait de la pandémie. Elles contribueraient significativement à cette augmentation du désordre social.
Comme le souligne The Economist, la démocratie subit un revers dans 70% des pays du monde en 2020. Avec une nouvelle détérioration dans 45% d’entre eux l’année dernière. Celle-ci repose sur la première des clés révélées par Prosegur Research. A savoir: l’existence d’un pouvoir diffus et décentralisé, réparti entre acteurs étatiques et non étatiques (lobbies, grandes entreprises technologiques). De même, parallèlement à un certain degré de démondialisation physique, la menace d’une fragmentation du monde en blocs est en train de se mettre en place. Les autocraties ont donc accru leur poids.
D’autre part, le rapport souligne, comme une autre des clés, l’importante fragmentation sociale. Et la volatilité et l’incertitude du monde actuel. À cet égard, il souligne qu’à l’échelle mondiale, il y a eu une augmentation de 244% des émeutes et des manifestations antigouvernementales entre 2011 et 2019.
Fatigue pandémique
La fatigue pandémique est également citée parmi les raisons du sentiment de protestation, augmentant la perception d’un choc systémique. En ce sens, le Fonds monétaire international a déjà mis en garde contre l’augmentation des conflits sociaux. Lesquels découleraient à la fois des impacts économiques et sociaux de la pandémie et du récent conflit en Ukraine.
La troisième clé, selon l’analyse de Prosegur Research, est la recherche de nouveaux modèles économiques, plus inclusifs avec tous les acteurs impliqués dans l’économie, en réaction à la crise financière de 2008 et aux impacts économiques du Covid. À ce stade, la crise en Ukraine se révèle actuellement comme l’un des événements qui accentuent le plus les problèmes de la chaîne d’approvisionnement. Cette crise accentue, également, l’inflation dans le monde.
De même, le rapport souligne l’émergence d’une nouvelle vague de conscience sociale. Cette nouvelle vague renforce la résilience communautaire et la solidarité sociale. Et ce, en contrepoint au désespoir, à la fatigue pandémique et à la vulnérabilité aux crises sanitaires, économiques et environnementales.
Guerre froide technologique naissante
La convergence technologique est une autre des clés mises en avant. Car elle contribuera rapidement à redéfinir les secteurs et à améliorer les services et les produits.
Cependant, comme l’ont montré les analystes de Prosegur Research, son potentiel perturbateur et de convergence signifie un amplificateur des surfaces d’attaque. Comme c’est le cas de la cybercriminalité sur les appareils mobiles, l’IoT et le cloud. A cela s’ajoute la guerre froide technologique naissante qui est générée avec la crise des micropuces et des semi-conducteurs.
D’autre part, les deux premiers rapports de Prosegur Research désignent la pandémie comme un facteur qui a conduit à l’élargissement du concept de santé physique à la santé holistique. Ce facteur comprend la santé mentale, alimentaire et sociale. Selon les experts, « 70% des dernières flambées épidémiques ont leur origine dans la déforestation. Et, par conséquent, le risque d’apparition de nouvelles pandémies n’est qu’une question de temps ».
Consommateurs plus soucieux de l’environnement
La septième et dernière des clés désignée comme façonnant le nouvel environnement mondial est la recherche d’un équilibre entre croissance économique, respect de l’environnement et bien-être social. Cela se matérialise actuellement dans l’exigence des citoyens que les entreprises respectent certains critères ESG minimaux.
Ainsi, entre autres données, est souligné le fait que les consommateurs choisissent des entreprises soucieuses de l’environnement et de la société. Et 70% en tiennent compte lors du choix d’une marque.