La Tunisie a réalisé des progrès en matière de prévention de la torture. Et ce, en mettant en place un organe national de prévention fonctionnel. C’est ce qu’annoncent des experts de l’ONU, après une visite dans le pays, du 27 mars au 2 avril 2022. Cela dit, ils pointent du doigt de graves problèmes qui demeurent irrésolus. A titre d’exemple: les violences policières.
Une délégation composée de quatre membres du Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture (SPT) était à Tunis, . Dans le cadre de sa mission, elle rencontrait de nombreux responsables, à plusieurs niveaux. Et notamment: la cheffe du Gouvernement; le ministre des Affaires étrangères; le ministre de l’Intérieur et d’autres hauts responsables gouvernementaux.
Et ce, après avoir fait part de leurs conclusions préliminaires; ainsi qu’après avoir visité de nombreux lieux où des personnes sont privées de liberté.
En outre, les experts ont noté que des progrès étaient accomplis depuis la précédente visite du SPT en 2016. Et principalement depuis 2011, lorsque la Tunisie ratifiait le Protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres actes cruels, inhumains ou traitements ou peines dégradants (OPCAT).
Mais la grande question préoccupante, selon le SPT, réside dans la surpopulation carcérale. Ce qui empêche la séparation entre les détenus prévenus et condamnés; ainsi que les violences policières qui persistent aussi, du fait de l’impunité de leurs auteurs.
Le SPT communiquera son rapport à la Tunisie, rapport qui restera confidentiel jusqu’à ce que le gouvernement décide de le rendre public.
Rappelons que le SPT s’est rendu dans plus de 60 pays depuis 2007, date à laquelle son travail de prévention a commencé.