La journée du 9 avril 1938 est ainsi appelée la Fête des Martyrs. Elle se célèbre chaque année. Une journée pas comme les autres ayant marqué les Tunisiens.
Si nous commémorons le 9 avril de chaque année notre fête des martyrs, c’est parce que de nombreux Tunisiens ont perdu des vies pour contribuer à l’indépendance de la Tunisie.
Tout a commencé en 1938 quand le pays a connu des mouvements d’agitation, des manifestations et des heurts. Ce qui conduisit à l’emprisonnement d’un certain nombre de dirigeants, parmi lesquels figurait le leader Habib Bourguiba. Dès lors, tous sont descendus dans les rues et dans tous les villages du territoire tunisien. En revendiquant des réformes politiques et la création un parlement tunisien.
Le 10 mars 1938
A cette époque, la Tunisie était encore sous protectorat français. Et pour garantir l’indépendance du pays, il fallait que les nationalistes tunisiens reprennent le contrôle de la Tunisie. Tout a commencé le 10 mars 1938. A ce moment là, les étudiants commencèrent à se révolter. Dès lors, le mouvement s’élargit sur l’ensemble du territoire tunisien jusqu’au plus petit village.
Mais pour contrer les manifestations, les autorités françaises procédèrent à des arrestations de masse. Un mois après, les Tunisiens élevèrent leur voix, en revendiquant “le Pouvoir aux Tunisiens”. Une manifestation sans précédent causa la mort de 22 personnes et fit 150 blessés.
Ainsi le Néo-Destour mena un mouvement national où il était question de travailler dans la clandestinité. D’ailleurs, il avait pour mission d’œuvrer pour une nouvelle forme de résistance et de lutte.
Le 20 mars 1956, l’indépendance de la Tunisie
Ce n’est qu’à partir du 20 mars 1956 que la Tunisie devint autonome. Et le 25 juillet 1957 eu lieu la proclamation de la République. Depuis, chaque 9 avril, les dirigeants qui se sont succédé, célèbrent cette journée. Devant le monument des martyrs se trouvant à l’ouest de Tunis, à Sejoumi. Il est dédié aux militants nationalistes, fusillés le 9 avril 1938.
Cela dit, un 9 avril fut différent des autres. Ce fut celui de 2012. Car durant la Troïka, plusieurs Tunisiens voulurent descendre à l’avenue Habib Bourguiba pour commémorer cette journée et pour rendre hommage aux martyrs. Mais une journée qui devait être une journée de commémoration et de paix, se transforma très vite en une journée noire. En effet, la manifestation ne dura qu’une demi-heure; avant que des tirs de lacrymogènes (périmés), ne soient tirés. S’en suivirent des matraquages de policiers casqués qui poursuivaient les citoyens dans les ruelles. Du jamais vu en termes de violence, un an après le 14 janvier 2011.
Puis, d’autres événements marquèrent l’histoire du pays. Puisque le pays fut endeuillé par deux assassinats. Tout d’abord, la figure de l’opposition, Chokri Belaïd, assassinée devant son domicile, le 6 février 2013. Et quelques mois plus tard, le 25 juillet 2013, ce fut le tour d’une autre figure de l’opposition, Mohamed Brahmi, député à l’Assemblée nationale Constituante.
Une indignation totale s’empara de la population et des milliers de Tunisiens se rassemblèrent, exigeant le départ de la Troika.
Par ailleurs, les militaires ainsi que les forces de l’ordre n’étaient pas non plus épargnés. Depuis le mois de décembre 2012, une multitude d’attaques prenait pour cibles les soldats. Faisant pas moins de 40 militaires tués. De même qu’il y eut plusieurs blessés dans la zone militaire fermée de Chaambi, près de la frontière avec l’Algérie.
Un autre bilan plus lourd encore arriva le 17 juillet 2014. Quand des soldats se trouvèrent attaqués, peu avant la rupture du jeûne.
Mais, depuis 2020, la célébration du 9 avril n’est plus la même. Car la pandémie de Covid-19 paralysa le monde entier.
Il ne faut pas non plus oublier que cette Fête des Martyrs commémore le courage de ceux qui ont défendu la patrie. Et c’est à nous de poursuivre le combat et d’être à la hauteur de cet héritage.
Bonne Fête des Martyrs!