Le yen japonais a souffert de la guerre en Ukraine plus que toute autre monnaie, à l’exception du rouble russe. C’est ce qui ressort du Nikkei Currency Index. Il s’agit d’un indicateur de la force des devises, qui a vu le rouble chuter de 11,7%. Et ce, entre fin décembre et fin mars. Soit la pire tendance parmi les 25 devises soumises à surveillance.
Le yen a atteint son plus bas niveau en sept ans face au dollar en mars. Et a chuté de 6,9% face à la devise américaine au cours du même mois. Un chiffre – souligne « Nikkei » – encore pire que celui de la livre turque. Laquelle, malgré sa volatilité, a perdu 3,3%. Et ce, par rapport au dollar au cours de la même période.
Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, a démenti que l’intervention de la banque centrale sur le marché obligataire, avec la promesse d’un achat illimité d’obligations souveraines japonaises à 10 ans, ait pu avoir un « impact significatif et direct ». Il était interrogé en marge d’une rencontre avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Cependant, le yen s’est fortement déprécié face au dollar ces derniers jours. En effet, le yen japonais a glissé à son plus bas niveau depuis six ans face au dollar, le lundi 28 mars. Après que la Banque du Japon (BoJ) est intervenue sur le marché pour empêcher les rendements des obligations souveraines de dépasser la valeur de référence de la banque centrale. L’intervention de la Banque a également coïncidé avec une hausse significative du Bitcoin. Celui-ci ayant presque retrouvé ses valeurs maximales depuis le début de 2022.
Le Japon : troisième plus grande puissance économique dans le monde
Pas plus tard que le 18 mars, la Banque du Japon s’est déclarée prête à acheter des obligations souveraines japonaises d’une durée de dix ans en quantité illimitée. Et ce, après que le rendement a atteint 0,245 %, proche de la limite de référence de 0,25%. En réponse à l’annonce de la Banque du Japon, le yen a glissé à 125 contre le dollar, le plus faible taux depuis décembre 2015.
Au final, la récente dépréciation du yen, conjuguée à l’augmentation du coût des matières premières et de l’énergie importées du pays, ont fait craindre à plusieurs économistes un « cercle vicieux » de nouvelles dévaluations. Alimentées de plus par la dégradation de la balance commerciale du troisième plus grand pays économique dans le monde.