Les temps sont durs pour Rached Ghannouchi. Non seulement la marche de protestation organisée par Ennahdha et le mouvement « Citoyens contre le complot », dimanche 10 avril, était un échec retentissant; car n’ayant réuni que quelques centaines de personnes. Mais aussi, il fut dégagé piteusement de trois mosquées où il se rendait pour la prière d’attarawih.
Pourchassé à coup de dégage dans chaque mosquée où il mettait les pieds. Publiquement humilié et rejeté dans les quartiers populaires, jadis son fief et son réservoir électoral. Rached Ghannouchi n’en finit pas d’avaler les couleuvres. A-t-il pris la mesure du rejet qu’il inspire à la majorité de ses compatriotes?
Pourtant, tel ne semble pas être le sentiment de son gendre exilé volontairement à Londres. En effet, Rafik Abdessalam s’écria que « Rached Ghannouchi continuera de se rendre à la mosquée pour faire ses prières. Malgré la volonté des clochards dépourvus de tout sens de l’honneur qui veulent s’ériger en champions à ses dépens. Alors qu’il est plus élevé en connaissance et en pensée; et plus élevé en position et en moralité ». Ainsi s’exprimait-il, dans un post partagé sur les réseaux sociaux.
Et de poursuivre: « Quiconque tente d’intimider Ghannouchi devra affronter les hommes libres de Tunisie et les fidèles des mosquées. […] Il sera chassé comme un chien errant accompagné des malédictions du ciel et de la terre ». C’est encore ce que déclarait l’ancien ministre des Affaires étrangères. Tandis qu’il est encore empêtré dans les scandales de Sheraton Gate et du don chinois qui serait dit-on détourné à son profit. Et qui, dans une attitude de déni, semble oublier que son maître fut chassé justement par les « hommes libres de Tunisie et les fidèles des mosquées ». A ses yeux, « des clochards dépourvus de tout sens de l’honneur ». Bien sûr, des partisans de Kaïs Saïed, a-t-il omis de préciser.
D’ailleurs, Ennahdha avait accusé, dans un communiqué, « une poignée de personnes ». Lesquelles essayèrent d’agresser son président; en les menaçant de poursuites judiciaires. Risible.
Ghannouchi, l’éternelle victime
Mais que cherche l’émir de la confrérie des Frères musulmans en Tunisie en sillonnant de nuit les quartiers populaires de Tunis à bord de sa grosse berline, entouré de ses gorilles. Alors même qu’il pouvait parfaitement faire la prière de Tarawih dans son propre quartier, en toute discrétion? De plus, n’est-il pas poursuivi dans le cadre de l’affaire d’organisation d’une plénière virtuelle?
D’abord, se mettre constamment sous les feux de la rampe. Et ce, en occupant en permanence le devant de la scène politique et médiatique.
Ensuite, exploiter un banal incident à caractère religieux à des fins politiques. Dans une tentative désespérée de regagner la faveur de sa base électorale. Celle-ci se réduisant comme une peau de chagrin.
Enfin, pour chercher à s’afficher aux yeux de l’opinion publique et pourquoi pas à l’étranger, Al-Jazeera est là pour en témoigner, comme victime d’une horde de voyous l’ayant empêché, lui l’homme pieux, de se rendre dans la maison de Dieu pour accomplir son rôle de bon musulman.
Une série de déconvenues
D’ailleurs, dans un post publié sur sa page officielle FB, le cheikh, un féru des techniques de la Com, notamment les réseaux sociaux, est revenu sur sa récente expulsion de l’une des mosquées du gouvernorat de Ben Arous. Et ce, pour publier la Sourate 49 d’Al Hujurat: « Les croyants ne sont que des frères. Que la concorde entre vos frères soit établie et craignez Allah le miséricordieux ».
Une leçon de tolérance et de Grand pardon de la part de Ghannouchi agressé verbalement lundi soir par ses « frères ». Ces derniers le qualifiaient d’assassin et de terroriste; alors qu’il s’apprêtait à se rendre à la Mosquée « Al Tawba » à Ben Arous.
Masochisme
Or, ces derniers temps, le leader historique du mouvement Ennahdha ne finit pas de manger son pain noir.
Ainsi, la marche de protestation organisée par Ennahdha et le mouvement « Citoyens contre le complot », dimanche 10 avril, sur l’avenue Habib Bourguiba, n’a réuni qu’un squelettique nombre de participants. Sachant que certains étaient motivés par des espèces sonnantes et trébuchantes. De plus, il a subi une série de déconvenues dans plusieurs mosquées, de Mallassine, à Ben Arous en passant par le Kram. Avant de finir, grâce à sa « résilience » dans la grande mosquée de la Médina de Tunis.
Bien entendu et comme à l’accoutumée, sa photo à l’intérieur de la Zitouna fut massivement partagée par ses fans sur Facebook. Comme quoi, la persévérance têtue et l’entêtement stérile sont parfois payants!