L’Opep voit la guerre en Ukraine réduire à la fois la demande et l’offre mondiales de pétrole. Le groupe n’a guère besoin de se détourner de sa politique de production actuelle, indique l’organisation. C’est le dernier signe que l’alliance restera en marge de l’escalade de la crise énergétique. Le secrétaire général de l’Opep, Mohamed Barkindo, a déclaré à l’Union européenne que le marché pétrolier échappait à son contrôle, selon Bloomberg.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a réduit ses prévisions de consommation mondiale de pétrole en 2022 de 410 000 barils par jour. C’est ce qu’indique son dernier rapport mensuel. Dans le même temps, elle a abaissé les prévisions d’approvisionnement en provenance de l’extérieur du groupe de 330 000 barils par jour. La production russe étant désormais inférieure de 530 000 barils par jour aux estimations précédentes.
En effet, de nombreux raffineurs de pétrole boycottent le brut russe. Alors que les sanctions internationales compliquent les relations avec Moscou. Tandis que la condamnation généralisée de son opération en Ukraine se renforce. La demande a également été secouée. D’autant plus que la Chine réimpose des mesures de confinement strictes pour contenir la dernière propagation du virus.
L’inaction laisse les prix du brut à près de 100 dollars le baril
Ainsi, l’image neutre qui en résulte suggère que le principal membre de l’Opep, l’Arabie saoudite, continuera de repousser les appels internationaux. Ceux-ci cherchent à combler le vide laissé par la Russie en ouvrant les robinets. Le royaume a tenu à préserver les liens avec Moscou. Avec qui il dirige conjointement une alliance de producteurs connue sous le nom d’Opec+.
Par conséquent, l’inaction laisse les prix du brut près de 100 dollars le baril. Ajoutant aux pressions inflationnistes qui secouent l’économie mondiale.
Néanmoins, l’analyse du département de recherche de l’Opep basé à Vienne indique une poursuite du statu quo.
« La croissance de la demande de pétrole a été révisée à la baisse ». Et ce, pour tenir compte des « baisses du PIB mondial. En raison des développements géopolitiques et de la résurgence de la variante omicron » en Chine. Ainsi poursuit le rapport.
Par ailleurs, la coalition Opep+ s’en tient plutôt à une politique de rétablissement de la production interrompue pendant la pandémie par tranches modestes d’environ 400 000 barils par jour. Bien que la plupart de ses 23 membres aient du mal à réaliser les augmentations convenues. Car, beaucoup de pays, comme le Nigéria et l’Angola, ont vu leur capacité érodée par la diminution des investissements et les perturbations opérationnelles.
Enfin, les données du dernier rapport mensuel de l’Opep ont montré que les problèmes du groupe persistent. Ses 13 membres ajoutant seulement 57 000 barils par jour en mars. Soit environ un cinquième du montant prévu.