L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a réduit ses prévisions de demande mondiale de pétrole cette année. Et ce, après que la Chine a réimposé les mesures de confinement pour contenir la propagation d’un coronavirus résurgent.
Avec les perspectives de demande plus faibles et la libération massive de réserves de pétrole d’urgence par les membres de l’AIE, l’agence voit désormais les marchés mondiaux en équilibre pendant une grande partie de l’année. Les prix du brut ont déjà perdu la plupart de leurs gains depuis l’attaque de la Russie contre l’Ukraine. Et ce, pour s’échanger à près de 100 dollars le baril à New York mercredi.
« Nous constatons maintenant que les prévisionnistes économiques continuent de revoir à la baisse leurs perspectives pour l’économie mondiale. Et cela aura évidemment un impact sur la demande de pétrole ». Ainsi déclarait Toril Bosoni, chef de la division marchés et industrie de l’AIE, dans une interview à Bloomberg Television.
Le marché semble plus équilibré
L’agence basée à Paris, qui conseille la plupart des grandes économies, a abaissé les projections de consommation mondiale de carburant cette année de 260 000 barils par jour. Avec une réduction particulièrement forte de 925 000 par jour pour la Chine en avril. Pourtant, la demande mondiale reste sur la bonne voie pour augmenter cette année.
L’AIE a également rappelé les estimations de la perte d’approvisionnements russes à la suite d’un boycott international après à son agression militaire. La production en avril pourrait être inférieure de 1,5 million de barils par jour à celle du mois précédent. Soit environ la moitié de la baisse attendue précédemment. Ces pertes pourraient encore doubler en mai, déclare l’AIE.
D’ailleurs, le pétrole a bondi bien au-dessus de 100 dollars le baril, après l’attaque de la Russie contre son voisin. Bien que les prix aient baissé, ils sont encore suffisamment élevés pour alimenter les pressions inflationnistes. Et exacerber ainsi une crise du coût de la vie pour des millions de consommateurs.
Pour contrer cela, les membres de l’AIE ont annoncé la semaine dernière qu’ils déploieraient 240 millions de barils; et ce, à partir des réserves d’urgence. C’est la plus grande libération de stocks de l’histoire de l’agence.
« Les prix sont maintenant revenus à des niveaux proches de ceux d’avant la guerre; mais ils restent à un niveau inquiétant. Ils constituent donc une menace sérieuse pour les perspectives économiques mondiales », relevait encore l’AIE.
Et de conclure: « La consommation mondiale de pétrole augmentera de 1,9 million de barils par jour pour atteindre en moyenne 99,4 millions par jour cette année. Mais il y a évidemment un risque baissier si les perspectives économiques se détériorent ».