« Les épreuves s’enchaînent pour l’économie mondiale. Après le choc de la pandémie, elle se se retrouve en effet contrainte à affronter un autre défi de résilience », indique une note de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), rendue publique jeudi, 13 avril 2022.
L’économie mondiale a été lourdement affectée par le ralentissement, voire l’arrêt pendant un certain temps, de la consommation. Avec ses conséquences directes sur la perte d’une partie de la capacité de production et de l’emploi. En dépit des efforts déployés, reflétés à travers l’adoption du plan de relance et de budgets conséquents, pour préserver un tant soit peu la consommation, la production et les emplois, il n’en demeure pas moins que l’économie mondiale n’a pas encore retrouvé son niveau de productivité d’avant la Covid.
Le déclenchement du conflit russo-ukrainien, sur fond de crise, a exacerbé les pressions par rapport à une situation d’ores et déjà fragile. Ce conflit concerne deux des plus grands exportateurs mondiaux de matières premières importantes. Il constitue donc un choc qui peut bouleverser les systèmes de production et accentuer les difficultés constatées au niveau des chaines d’approvisionnement.
« L’économie mondiale a été lourdement affectée par le ralentissement, voire l’arrêt pendant un certain temps, de la consommation »
L’analyse de ce choc par l’observation de la volatilité à court terme des prix des deux principales matières premières, notamment le pétrole et le blé, est limitative. La volatilité est une traduction des anticipations des opérateurs concernant l’évolution des différents marchés, habituellement fortement corrélés au prix du pétrole.
Car les matières premières se distinguent les unes des autres par des caractéristiques intrinsèques. Et ce, en termes de production (la saisonnalité pour le blé). Alors que la régulation de la production mondiale (pétrole) et la dépendance par rapport aux circuits de distribution pour le gaz et certaines autres matières premières nécessitent des investissements lourds et énergivores (acier, fer, fer blanc, etc.).
Ainsi, la résilience face à ce nouveau choc d’approvisionnement en matières premières ne peut pas être gérée ou assurée uniquement par les interventions des budgets des États. La résilience passera certainement par une réadaptation des chaines de production, une réduction de la dépendance étrangère et une recherche de solutions de substitution; soit en termes de consommation, de capacités ou de procédés de production.
« L’analyse de ce choc par l’observation de la volatilité à court terme des prix des deux principales matières premières, notamment le pétrole et le blé, est limitative »
La décélération de la croissance conjuguée à la hausse du chômage et à la montée de l’inflation sont de nature à rendre hautement probable l’entrée dans une phase de stagflation. La hausse des prix accompagnée d’une baisse de l’activité augurent d’une situation stagflationiste qui pourrait persister et étouffer tout espoir de reprise.
Emergence de tendances lourdes qui vont impacter les perspectives à moyen terme
La succession de chocs et la perte de résilience des économies mondiales requièrent une réadaptation des systèmes de production. L’allocation de ressources financières importantes pourrait accélérer le basculement vers cette nouvelle organisation.
La capacité des pays à trouver des solutions de remplacement et introduire des changements au niveau des modes de consommation, de production ou de distribution est tributaire de la volonté de s’adapter à ces nouvelles donnes et des ressources à mettre en œuvre. Ceci se traduirait par des changements importants au niveau de la hiérarchisation des priorités.
La quête de résilience économique et de souveraineté constitue un défi pour l’ensemble des pays. En effet, ces nouveaux défis ne devraient pas occulter l’importance de l’inclusion sociale, la digitalisation et la transition écologique.
Ci-dessous la note de l’IACE publiée sur quatre parties:
1ère tendance : Le réchauffement de la stagflation
2ème tendance : Le Nouvel Ordre Mondial : une nouvelle mondialisation
3ème tendance : La sécurité et le protectionnisme
4ème tendance : La résilience inclusive