La secrétaire au Trésor Janet Yellen a lancé hier un avertissement pointu à la Chine sur son alignement sur la Russie. Elle suggère en effet des conséquences économiques potentielles de la part de la communauté internationale. Et ce, en fonction de la manière dont elle aborde la guerre en Ukraine.
« La Chine a récemment affirmé avoir une relation spéciale avec la Russie ». C’est ce qu’a déclaré mercredi Yellen dans une allocution préparée devant le Conseil de l’Atlantique. Cette institution fut créée dans les années 1960 pour favoriser le soutien à la sécurité internationale collective. « J’espère ardemment que la Chine fera quelque chose de positif de cette relation et aidera à mettre fin à cette guerre. »
Dans certains de ses commentaires les plus vifs sur la Chine depuis son entrée en fonction, la cheffe du Trésor a averti qu' »à l’avenir, il sera de plus en plus difficile de séparer les questions économiques des considérations plus larges d’intérêt national; y compris la sécurité nationale ».
« L’attitude du monde envers la Chine et sa volonté d’embrasser une intégration économique plus poussée pourraient bien être affectées par la réaction de la Chine à notre appel à une action résolue contre la Russie », poursuivait-elle.
En effet, notons que le gouvernement du président Xi Jinping s’est abstenu de se joindre aux sanctions américaines contre la Russie. Tout en appelant au respect des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale.
De plus, la Chine déclarait également que les actions de la Russie sur l’Ukraine ne sont « pas du tout comparables » à la détermination de Pékin de réunifier Taïwan avec la Chine continentale.
En outre, Mme Yellen souligne que « la Chine ne peut pas s’attendre à ce que la communauté mondiale respecte ses appels aux principes de souveraineté et d’intégrité territoriale à l’avenir; si elle ne respecte pas ces principes maintenant, quand cela compte ».
Saper les sanctions attirerait la colère des États-Unis et de leurs alliés
De même, elle réitère que pour les nations « assises sur la clôture » face à l’effort international visant à punir la Russie, toute tentative de saper les sanctions attirerait la colère des États-Unis et de leurs alliés.
Ainsi, ce discours intervient une semaine avant que les chefs des finances du monde entier ne se réunissent – virtuellement et en personne – à Washington. Et ce, pour les réunions de printemps organisées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Par ailleurs, face aux mesures prises par le président Xi pour présenter le système autoritaire chinois comme un modèle pour les pays émergents et en développement à travers le monde, Janet Yellen a déclaré que « l’avenir de l’ordre international » était en jeu.
Enfin, Mme Yellen réfute également toute critique selon laquelle les efforts menés par Washington pour isoler la Russie du système financier mondial basé sur le dollar étaient « motivés par les objectifs de politique étrangère de n’importe quel pays ».
Sachant que la neutralisation par les États-Unis d’environ la moitié des réserves de change de la Russie et l’empêchement d’une partie des institutions russes d’accéder à l’infrastructure financière basée sur le dollar ont soulevé des questions parmi certains analystes. Et notamment quant à savoir si les USA abusent de la domination du billet vert.