L’industrie éolienne européenne se trouve confrontée à un nouveau défi. Et ce compte tenu de l’objectif de l’Union européenne de renforcer sa capacité d’énergie à partir de sources renouvelables et de s’affranchir des énergies fossiles russes. Des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement pourraient toutefois entraver le développement du secteur éolien, selon les analystes.
Les énergies renouvelables, en particulier l’énergie éolienne, peuvent jouer un rôle crucial dans la sécurité énergétique de l’Europe. Cependant, le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne a entraîné des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. Il a entrainé , également, une augmentation des prix des matières premières. Il est donc utopique pour le moment de pouvoir construire à court terme de nouvelles centrales. Et ce pour produire de l’énergie à partir de sources renouvelables. Ainsi la construction de nouvelles éoliennes
Des prix qui montent en flèche
Selon les données fournies par ‘London Metal Exchange’, le prix de certaines matières premières utilisées pour construire les éoliennes, comme l’acier, l’aluminium et le nickel, s’est envolé ces dernières semaines. Cela est dû au conflit en Ukraine. Et, pour le moment, il est impossible de faire des prévisions sur l’évolution des prix. Cela signifie qu’il est impossible pour les entreprises de la chaîne d’approvisionnement de faire une estimation des coûts avec la livraison du produit dans quatre à cinq ans. La Russie et l’Ukraine sont les principaux producteurs d’acier en Europe, le matériau dont sont principalement composées les éoliennes mais, avec le déclenchement de la guerre, les importations d’acier dans l’UE ont chuté d’un cinquième, indique la même source.
De plus, le prix de l’acier laminé à chaud a augmenté de 40 % . Les sidérurgistes espagnols, comme ArcelorMittal et le producteur d’acier inoxydable Acerinox, ont réduit leur production. Tandis que l’allemand Lech Stahlwerke a complètement arrêté la production. L’aluminium est le composant le moins impactant. Et ce pour l’industrie éolienne. Mais il est toujours utilisé pour divers composants, tels que les rotors et les câbles. La Russie est également le premier producteur mondial de nickel, un composant essentiel des éoliennes.
Une nouvelle réalité géopolitique
Avant même la guerre en Ukraine, les pays occidentaux s’inquiétaient de la sécurité de l’approvisionnement en matières premières nécessaires à la transition énergétique. En effet, la volonté de s’éloigner des énergies fossiles est mondiale et a donc conduit à une demande croissante de ressources telles que le nickel, le cobalt, le cuivre , le lithium et les terres rares , utilisées pour la production de technologies capables de produire de l’énergie à partir de sources renouvelables, comme les éoliennes et les véhicules électriques.
En raison du déploiement massif des technologies éoliennes et solaires nécessaires pour répondre aux futures demandes énergétiques, la consommation de ces matériaux devrait augmenter considérablement au cours des prochaines décennies. Dans les scénarios actuels de ‘décarbonisation’, la transition de l’UE, par exemple, vers les technologies énergétiques vertes pourrait être compromise par la faiblesse de la future sécurité d’approvisionnement en divers matériaux.
La forte demande en matières premières marque un changement de géopolitique, d’une focalisation sur les hydrocarbures. Et ce en passe à une focalisation sur les matériaux pour la transition écologique. Le monde, d’un point de vue géopolitique, sera de plus en plus divisé. Et ce entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas les matériaux nécessaires à la transition.