En matière d’inflation, il y a évidemment une conjoncture internationale (grosso modo la guerre en Ukraine et la reprise économique post-coronavirus), mais aussi nationale (spéculation et manque de liquidités pour acquérir certains produits) qui sont l’origine de la hausse des prix. Mais, il n’y a pas que cela.
L’inflation, qui nous colle à la peau depuis des années, est due aussi à l’absence de réformes et par le fait que les Tunisiens ne s’investissent pas assez dans ce qu’ils font.
Les Tunisiens gardent sans doute encore à l’esprit l’image du gouverneur de Gafsa changeant, le 11 avril 2022, sur un marché, et muni d’une simple craie, les prix des fruits et légumes qui ne lui plaisent pas. Une image qui est, et avec tout le respect que l’on doit à un commis de l’Etat, un véritable non-sens.
Un comportement qui contredit les lois de l’économie: tout le monde imagine bien pourquoi les prix affichés sont ce qu’ils sont. Comme il constitue– et pour reprendre le titre d’un ouvrage publié en 2020, par un groupe d’universitaires tunisiens dont Hamadi et Hafedh Chekir- une « tentation populiste ».
L’image illustre sans doute aujourd’hui bel et bien une attitude qui veut que l’on ne s’attaque pas aux vrais problèmes économiques du pays. Une attitude bien proche de celle de l’autruche qui « s’enfouit la tête dans le sable lorsqu’elle a peur. Ce qui lui évite de voir ce qui la menace ».
Il est à se demander si cette attitude peut encore valoir un penny, pour reprendre là aussi une autre expression largement connue. Qu’il soit réalisé au sein de nos frontières ou à l’extérieur, le diagnostic, à ce niveau, a été dressé. Et s’accompagne de ce fait aussi des solutions qui s’imposent pour juguler un tant soit peu cette inflation qui nous colle à la peau.
Sinon, les choses ne sont pas prêtes à évoluer !
Evidemment on sait que cette augmentation des prix est due en partie à une conjoncture internationale (grosso modo la guerre en Ukraine et la reprise économique post-coronavirus), mais aussi nationale (spéculation et manque de liquidités pour acquérir certains produits). Mais, il n’y a pas cela. Cela fait des lustres que les spécialistes nous disent qu’une partie de l’inflation s’explique par l’absence de réformes et par le fait que les Tunisiens ne s’investissent pas assez dans ce qu’ils font.
La voie est donc tracée. L’absence de réformes est une exigence. Prenons l’exemple de la liberté d’entreprendre.
Sur ce plan, il n’y a pas photo: la Tunisie se retrouve au 78ème rang mondial du classement Doing business (Faciliter de faire des affaires) de la Banque Mondiale.
La Tunisie est aussi en recul par rapport à nombre de pays, dont certains sont arabes et africains, concernant les indicateurs de: création d’entreprises, obtention d’un permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété, etc.
Des indicateurs qui ne peuvent que faire bon ménage avec la création de richesses. Et pour l’amélioration desquels il n’y a d’autres issues que d’aller vers une transformation d’un vécu malheureux.
Pour cela, il s’agit d’aller au fond des choses et comprendre qu’il n’y a d’autres voies que de combattre le mal qui ronge le pays.
Un mal qui ne nous permet pas de voir le bout du tunnel. Il ne cesse de retarder donc les échéances d’un sursaut national.
Sinon, les choses ne sont pas prêtes d’évoluer!