L’affaire Kobbet El Haoua ne cesse d’alimenter les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ce monument historique de la Marsa fait beaucoup parler de lui. Plus précisément, en l’absence de travaux de maintenance et de restauration, ce monument se retrouve donc menacé d’effondrement.
En effet, Kobbet El Haoua est restée pendant de longues années dans une situation lamentable. Mais comment en est-on arrivé là? Et que sait-on de cet édifice?
Kobbet El Haoua ou La Coupole de l’air, est un monument patrimonial tunisien datant du XVIIème siècle. Il fut établi dans la lignée des jardins du Palais beylical El Ouarda, à la Manouba. Sa construction intervient à la demande de Hammouda Pacha (1782-1814). Il est connu pour ses cinq coupoles (une grande et quatre petites). En outre, il représente l’un des modèles les plus rares de l’architecture tunisienne. Il s’agit donc d’un palais beylical où les beys pouvaient profiter de jour et de nuit, de la fraîcheur de la mer qui l’entoure de tous les côtés. Mais aussi s’adonner au plaisir de la baignade à l’abri des regards indiscrets.
Tout comme il convient de rappeler qu’après l’Indépendance, le bien a été confisqué par l’Etat tunisien. Et ce, le 22 mai 1963, selon la loi 59/27 du 5 février 1959. D’ailleurs, la même année, la municipalité de La Marsa achetait ce bien moyennant le « dinar symbolique ».
Quelques années plus tard, en 1984, la propriété a été vendue aux enchères par la municipalité de La Marsa à Abdelhamid Sabagh (industriel). Puis, Mohamed Ridha Ben Jaâfar Berrachid (agriculteur), en devenait le propriétaire en 1993. Après son décès, en 1999, ce sont ses enfants qui héritent de ce bien. Effectivement, leur nom figure sur le Titre de propriété
Mais que s’est-il passé entre temps? Aux dernières nouvelles, la municipalité de la Marsa a affiché une pancarte soulignant que ce bien beylical serait menacé d’effondrement.
D’ailleurs, une telle affiche a suscité l’indignation des internautes. Lesquels ont toujours mis en garde contre une telle perte, si personne ne réagit. Plus encore, ils ont même lancé un appel aux dons afin de le restaurer.
Pourtant, actuellement, ce dossier laisse perplexe. Notamment sur le plan juridique car les propriétaires (les Ben Jaâfar Berrachid) et l’Etat tunisien sont en conflit. Et c’est donc au Tribunal administratif qu’il revient de trancher et de donner son verdict.
Enfin, soulignons qu’il n’y a pas que ce patrimoine qui se retrouve en danger. Kobbet El Haoua est un cas parmi d’autres de la démolition de l’histoire de la Tunisie.