Les prix à la consommation en Allemagne connaîtront une augmentation de 7 à 8% en 2022. C’est ce que déclare Karl von Rohr, vice-président de la Deutsche Bank, au journal Frankfurter Allgemeine. Cependant, si le gouvernement restreignait les importations russes d’énergie, les prix pourraient grimper de 10% ou plus dans les mois à venir.
« Si les importations d’énergie sont plus limitées, nous pourrions même voir 10% ou plus en Allemagne. Nous devons nous préparer à des taux d’inflation jamais vus depuis les années 1970 », estime von Rohr.
Le mois dernier, le taux d’inflation annuel en Allemagne a atteint un niveau record de 7,3%. Les prix ont grimpé en flèche après que l’UE et un certain nombre d’autres pays ont imposé des sanctions économiques à la Russie. Et ce, en réponse à l’opération militaire de Moscou en Ukraine. Les sanctions ont compromis la perspective de flux d’énergie ininterrompus de la Russie vers l’UE. Même si les restrictions épargnent jusqu’à présent largement les transporteurs énergétiques russes.
Par ailleurs, les dirigeants européens s’engagent à intensifier leurs efforts pour réduire la dépendance du bloc vis-à-vis du pétrole et du gaz russes. Et l’Allemagne réussit à réduire le pourcentage des importations de pétrole russe de 35 à 25% au cours du dernier mois et demi. On constate également une réduction des importations de gaz de 40% par rapport aux 55% précédents. Ainsi qu’une réduction des importations de houille russe de moitié, à 25%. Pourtant, Berlin dit qu’il faudra attendre l’été 2024 pour mettre fin complètement à sa dépendance à l’égard de l’énergie russe.
Enfin, selon un sondage réalisé pour le Frankfurter Allgemeine plus tôt cette semaine, plus de la moitié des Allemands s’opposent à l’interdiction des importations de pétrole et de gaz russes.