Le Premier ministre italien Mario Draghi poursuit une série d’accords sur le gaz naturel en Afrique alors qu’il cherche à couper les liens énergétiques avec la Russie.
Mario Draghi se rendra cette semaine en Afrique centrale et australe à la recherche de nouveaux approvisionnements. Et ce, après que l’Italie a conclu des accords pour le gaz algérien et égyptien.
Sa tournée pourrait ébouriffer certains; alors que les partenaires européens rivalisent pour déplacer l’énergie russe après l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
Ainsi, des accords potentiels en République du Congo et en Angola pourraient rapporter à l’Italie respectivement cinq milliards de mètres cubes et 1,5 milliard de mètres cubes supplémentaires par an. C’est ce qu’ont déclaré des personnes proches du dossier. Tout en demandant à ne pas être identifiées car discutant d’informations privées.
Avec Eni, déjà présent dans plus d’une douzaine de pays d’Afrique, le continent est une option attrayante.
L’Italie obtient 40% de son gaz de Russie
L’Italie obtient actuellement environ 40% de son gaz de Russie, et M. Draghi- avec le géant local de l’énergie Eni SpA– cherche des sources alternatives depuis le début du conflit en février.
Ce voyage pourrait être suivi d’un voyage au Mozambique. Bien que les plans n’aient pas encore été confirmés, selon les analystes. Les découvertes de gaz au large du Mozambique ont attiré des opérateurs internationaux, dont Eni, dans ses eaux.
L’usine de GNL offshore Coral Sul d’Eni devrait commencer la production au second semestre 2022. Alors que le travail dans le pays est risqué. Et ce, en raison des attaques d’un groupe insurrectionnel menaçant les développements à terre.
L’accord de la société avec le groupe algérien Sonatrach, signé lors de la première visite officielle de Draghi à Alger, voit l’Italie acheter neuf milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par an d’ici 2023-2024.
Mercredi dernier, la firme a conclu un accord avec l’Egypte pour augmenter les flux de GNL vers l’Italie. Elle s’est également dit prêt à investir des milliards d’euros de l’autre côté de la Méditerranée en Libye, où elle est présente depuis des décennies.
L’Italie n’est pas le seul pays de l’UE à courtiser les pays riches en gaz
L’Allemagne, qui dépend de la Russie pour 40% de ses importations de gaz, crée sa propre infrastructure GNL.
D’autres pays, de la France à la Croatie, prévoient de construire ou d’agrandir des terminaux d’importation. Tandis que les États-Unis ont également accepté d’augmenter les expéditions vers le bloc.