Les pays qui acceptent la demande de Poutine et paient l’approvisionnement énergétique en roubles pourraient faire face à des sanctions, a averti l’UE. Mais Poutine semble déjà avoir un plan B
Selon l’UE, autoriser le commerce des roubles donnerait à la Russie un contrôle total sur les transactions énergétiques; ainsi que sur les taux de change. Pendant ce temps, Moscou fait face à un défaut historique sans précédent. De plus en plus coupé qu’il est des marchés mondiaux. Et donc Poutine travaille sur un nouveau plan pour contourner le blocus.
Moscou menace, l’Europe répond: quelles sont les conditions des négociations?
Après l’annonce du mois dernier, Poutine a approuvé un décret. Lequel établit- noir sur blanc- que le gouvernement russe n’accepterait pas de paiements en devises pour l’approvisionnement en énergie, en gaz et en matières premières. Les pays définis comme « hostiles » sont ainsi invités officiellement à payer les marchandises russes en utilisant uniquement des roubles.
Bien évidemment, les contrats arrivant à échéance, s’ils ne sont pas respectés, ne provoqueront pas la coupure de gaz du jour au lendemain. Mais des renégociations auront lieu, aux conditions de Moscou.
En réponse, l’Union européenne fait savoir aux États membres que quiconque paie en roubles, acceptant les conditions de Poutine, s’exposera à de lourdes sanctions. La Commission déclare donc que le fait d’effectuer des paiements en monnaie russe violerait les restrictions. Telles que l’UE les a imposées à la banque centrale russe et à ses délégués.
Pendant ce temps, la plupart des 600 milliards de dollars de réserves de change de la banque centrale russe ont été gelés. Pour cette raison, afin de contourner le blocus de Bruxelles, Poutine travaille déjà sur un plan B.
Le Kremlin veut contourner le blocus de l’UE : le plan qui lui permettra de recevoir de l’argent et de financer la guerre
Plusieurs facteurs semblent confirmer le déclin de Moscou. Le pays se rapprochant de plus en plus du défaut économique et financier.
Tout d’abord, les détenteurs d’obligations russes ont affirmé qu’ils ne pouvaient pas accepter les roubles comme moyen de paiement. Par ailleurs, l’agence de notation S&P Global a classé la semaine dernière le pays parmi ceux en « défaut sélectif ». De plus, les principaux négociants pétroliers du monde ont fait savoir qu’à partir de mai ils réduiraient leurs achats de pétrole russe.
Poutine a donc besoin d’une stratégie valable pour sortir de l’isolement. Non seulement pour continuer à financer la guerre; mais aussi pour éviter que l’État ne soit confronté à une crise sans précédent.
Cependant, la Russie est toujours le premier exportateur mondial de gaz naturel et le deuxième fournisseur de pétrole. De sorte que le président de la Commission russe de l’énergie, Pavel Zavalny, a déclaré que les pays « amis » pourraient être autorisés à payer Moscou en utilisant la crypto-monnaie.
Étonnamment, M. Zavalny a ajouté que le Kremlin évaluait d’autres moyens de recevoir des paiements pour les exportations d’énergie. D’ailleurs, il n’était pas exclu que les nations « non hostiles » puissent même avoir la possibilité de payer dans leur monnaie locale. Parmi elles, la Chine et la Turquie. « Depuis longtemps, nous proposons à la Chine de passer à des accords en monnaies nationales pour le rouble et le yuan », a-t-il déclaré. Tandis qu' »avec la Turquie, ce seront des livres et des roubles ».