Aujourd’hui, tout le monde sait que la situation économique et financière est grave, mais entre-temps, quelles seraient donc les solutions pour faire face à la crise?
Hatem Ben Salem ancien minstre de l’Education dresse un état des lieux lors d’un débat organisé par l’Economiste Maghrébin et dont l’intégralité du débat sera dans le prochain numéro de l’Economiste Maghrébin.
Il met l’accent sur l’avant et l’après 2011. Tout en soulignant que la crise 2008 en Tunisie était surmontable contrairement à d’autres pays. En effet, il précise: »En 2008, il y avait un Etat et des Hommes d’Etat. De plus, la Tunisie est restée qu’on le veuille ou non dans une situation où on pouvait gérer les fondamentaux. Ce qui veut dire qu’il y avait une politique et qu’on pouvait faire face à cette situation de crise. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui ».
Que s’est-il passé après 2011?
Hatem Ben Salem souligne qu’aujourd’hui il y a une crise de gouvernance ainsi qu’une opacité totale dans le processus de prise de décision qui nous met dans une position de porte-à-faux même avec les institutions internationales. « Alors que nous avions avec elles de très bons rapports avant 2011 », poursuit-il.
Hatem Ben Salem: le vrai pouvoir n’est plus là
Avant d’ajouter: « Aujourd’hui, malgré le pouvoir centralisé qui est de façade, le vrai pouvoir n’est plus là. Ce qui enlève toute crédibilité à la négociation avec les bailleurs de fonds. Et c’est ce qui se passe en ce moment à Washington. »
Selon lui, les solutions existent du moins pour les deux prochaines années. Ce qu’il préconise un dialogue national d’experts en économie et non de politique. Et ce en œuvrant à la mise en place d’un gouvernement de guerre.
Cela dit, même si pour Hatem Ben Salem, le 25 juillet était une occasion pour la Tunisie de rebondir et mettre fin à dix ans d’hypocrisie politique et institutionnelle, cela n’empêche que neuf mois plus tard, le constat reste négatif.
Enfin il conclut: » Nous avons un président ayant tous les pouvoirs entre ses mains. En d’autres termes, il a toutes les possibilités de mettre en œuvre toutes les réformes, hélas, nous sommes en train de rater une occasion historique. A savoir instaurer un système politique économique et social qui aurait pu changer l’avenir de la Tunisie. Plus encore, on ne peut pas aspirer de changer l’avenir de la Tunisie en ayant le coût de l’incompétence. D’où la nécessité d’une équipe compétente capable au moins pour les deux prochaines années de remettre le pays à flot. »