Le gouverneur de la Banque centrale turque, Shihab Kocioglu, a déclaré hier que la banque s’attend à ce que l’inflation dans le pays atteigne un pic d’environ 70% avant juin de cette année. Alors que certaines estimations prévoient qu’elle atteindra près de 75%.
Présentant le deuxième rapport sur l’inflation pour l’année en cours, il a ajouté que l’inflation commencerait à baisser après mai. Il a déclaré que la croissance tirée par les exportations et la balance des comptes courants est importante pour la stabilité des prix.
En même temps, la Turquie poursuit son expérience économique anti-matière, qui consiste à essayer de réduire l’inflation en baissant les taux d’intérêt. Près de quatre mois se sont maintenant écoulés depuis l’entrée en vigueur de la disposition qui tente ladite dédollarisation. « Protégeant » les déposants contre la dépréciation de la lire, avec des charges supportées par le budget public.
Ces dernières semaines, la stratégie de Recep Tayyip Erdogan s’est esquissée autour de grands axes. Comme l’indemnisation des déposants avec de l’argent public, en cas de dépréciation de la lire par rapport au dollar supérieure au taux de dépôt. Ou encore étendre davantage les dépôts protégés aux épargnants de détail et aux entreprises. Selon des documents publics, même s’ils manquent de précisions, 54% des dépôts protégés sont attribuables à des entreprises.
Contrôler les chiffres
Un autre axe, non des moindres, est nécessairement le contrôle étroit de l’Office national de la statistique. En effet, il lui est confié la « supervision méthodologique » sur la recherche économique indépendante. En fait, un projet de loi est sur le point d’être envoyé au parlement. Lequel oblige les centres d’études privés à soumettre au préalable les résultats de leurs analyses à l’institut statistique turc. Et ce, pour la soi-disant validation, selon les observateurs.
Selon des médias officiels turcs, le projet de loi oblige donc les centres d’étude à demander la validation des analyses. En laissant à l’institut statistique deux mois pour répondre. Pendant cette période, les prévisions et les recherches resteraient interdites de publication. Quiconque contreviendrait aux exigences de la loi serait passible d’une peine d’emprisonnement d’un à trois ans.