Le discours du Chef de l’Etat Kaïs Saïed à l’occasion de l’Aïd El Fitr, a laissé perplexe plus d’un. Que pensent les analystes politiques?
Elyes Kasri, analyste politique et ancien amabassadeur a souligné dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com: « Le président Kaïs Saïed a promis une troisième République et une nouvelle constitution qui serait rédigée dans quelques jours. Les propos, modalités et circonstances de cette annonce rappellent étrangement ceux de 2011 avec un discours exclusif, messianique et d’appropriation de la volonté du peuple. Alors que la conjoncture internationale et régionale exacerbe les défis économiques systémiques pour en faire une menace à la survie de l’Etat et du peuple, la Tunisie s’enfonce encore plus dans le cercle vicieux des combats et expérimentations politiques. On pourrait être tentés de reprendre, avec l’énergie du désespoir, le slogan électoral de Bill Clinton: « it’s the economy, Stupid »
Faouzi Charfi: Un discours complotiste
De son côté, Faouzi Charfi, le secrétaire général du parti Al Massar, a fait savoir dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com: » Le Chef de l’Etat confirme son discours complotiste. Il reste néanmoins sa décision de mettre en pratique son projet personnel. Cela confirme une fois de plus que tout est décidé. D’ailleurs, il annonce qu’il est en train de mettre en place une instance supérieure chargée d’instaurer en quelques jours une troisième République et que la nouvelle Constitution est déjà rédigée dans sa tête ».
Avant d’ajouter: » Plus encore, il n’ a évoqué en aucun moment la participation de la société civile ou des partis politiques. Mais ce que je retiens entre autres, il ne remet pas en cause l’échec de la Consultation électronique. Ce que j’en déduis également que son discours comme tous les autres montrent un déphasage entre les préoccupations sociales, économiques quotidiennes des Tunisiens qui sont confrontés à l’angoisse du lendemain et le Chef de l’Etat. Sans oublier le ton martial qui à chaque fois se refère à des extraits coraniques. »
Même constat pour les internautes. Il est clair qu’à l’occasion de l’Aïd El Fitr s’adresser aux Tunisiens devrait apporter de l’espoir, mais la réalité est tout autre, c’est du moins ce qu’ont ressenti une partie des Tunisiens.