Après une série de victoires spectaculaires contre des adversaires de calibre en quarts de finale et en demi-finales, Ons Jabeur semble la favorite, au moins sur le papier, pour gagner la finale de l’Open de Madrid face à l’Américaine Jessica Pegula, 14e mondiale. Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Notre héroïne nationale, Ons Jabeur, dernière représentante du top 10 en course, s’est propulsée pour la finale de l’Open de Madrid, sa première en WTA 1000 sur terre battue. Sachant qu’il s’agit d’un tournoi préparatoire en vue de Roland-Garros. C’est dire l’impact considérable de cette finale majeure dans sa carrière internationale.
Une préparation au tournoi de Roland-Garros
En effet, les tournois WTA 1000 sont une catégorie de tournois de tennis féminin majeurs disputés sur le circuit WTA, accordant de surcroît 1000 points aux vainqueurs. En termes de prestige, les tournois WTA 1000 se placent juste derrière les prestigieux tournois du Grand Chelem (l’Open d’Australie, les Internationaux de France Roland-Garros, l’US Open de tennis et Wimbledon).
De plus, la vainqueur de l’Open de Madrid dans sa version 2022 touchera un chèque de 1 041 570€. La perdante de la finale se contentera de la « modique » somme de 568 790€.
Mais avant d’atteindre cette finale tant attendue et espérée, la native de Ksar Helal (10e mondiale) avait puisé dans le plus profond de ses ressources physiques et mentales pour éliminer jeudi dernier, en demi-finales et sur terre battue, sa rivale russe Ekaterina Alexandrova (45e mondiale), en deux sets (6-2, 6-3). Avec la manière en plus.
Face à la joueuse russe, Ons Jabeur a mené magistralement le match en expédiant les deux sets en seulement une heure.
En effet, la Tunisienne a maîtrisé la rencontre, malgré les bonnes entames de la Russe à chaque set. A la fin du premier acte, Jabeur a fait la différence en breakant son adversaire à trois reprises (pour un seul break concédé). Irrésistible sur son service avec trois jeux blancs réalisés dans le deuxième et dernier set, un seul break (à 4-3) a suffi pour battre Alexandrova et filer en finale.
Mais d’où vient cette insolente réussite ? Elle paraissait solide sur ses jambes et surtout bien dans sa tête. Certainement mise en confiance après son éclatante victoire, mercredi 4 mai en quart de finale, face à son adversaire de toujours, la terrible Roumaine Simona Halep, ancienne numéro 1 mondiale, avec le score sans appel de 6-2, 6-3. Et encore une fois avec la manière.
Un léger avantage pour la championne tunisienne
Ce soir à 17h30, Ons Jabeur, 27 ans, participera à sa première finale en WTA 1000 en se mesurant à l’Américaine Jessica Pegula, 28 ans, 14e mondiale, sur le prestigieux court Manolo Santana.
Pour Jabeur, il s’agira de la sixième finale de sa carrière. Elle ne compte jusque-là qu’un titre à son palmarès, obtenu à Birmingham en 2021.
Pour Pegula, il s’agira de la quatrième. Elle n’en a gagné qu’une pour l’instant aussi, à Washington en 2019.
De même, en tournoi WTA 1000, la catégorie équivalente aux Masters 1000 sur le circuit ATP, ni l’une ni l’autre n’avaient encore jamais fait mieux qu’une demi-finale. A Indian Wells en 2021 pour Jabeur, à Miami en avril pour Pegula.
Il faut souligner à cet égard que notre championne avait remporté les deux derniers matchs qui les ont opposées, le dernier en date à Dubaï en février 2022 sur le score de 6-3, 6-1.Mais les deux tenniswomen ne se sont jamais mesurées sur terre battue, une surface où la Tunisienne est plus à l’aise, vu sa morphologie plus musclée et plus ramassée.
Touchons du bois
La question angoissante qui se pose est la suivante : notre icône nationale parviendra-t-elle à chasser ses vieux démons en cassant à jamais le cycle infernal des finales perdues ?
Oui, en ayant plus confiance en elle, en se montrant plus concentrée et moins fébrile et surtout en évitant à tout prix de laisser le poids de l’enjeu de cette finale lui plomber les jambes. Bref, qu’elle se libère et elle fera des miracles.
En attendant, croisons les doigts.