L’agriculture est au coeur des discussions entre l’Union européenne et le ministère de l’Agriculture. C’est du moins ce que nous croyons savoir.
L’agriculture est d’ordre technique, humain, économique. Rencontré lors la clôture de la cérémonie de Tfanen days, Marcus Cornaro, l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie est revenu sur le don de 20 millions d’euros accordé au profit de la Tunisie dans les semaines à venir. Et ce pour faire face à la flambée des prix des blés et des céréales liée à la crise entre l’Ukraine et la Russie.
Marcus Cornaro a mis l’accent sur ce don de 20 millions d’euros accordé à la Tunisie. Il souligne à cet effet: « Cela ne peut se réaliser qu’une fois qu’on s’est mis d’accord avec la partie tunisienne, à savoir les représentants du ministère de l’agriculture, pour s’assurer que les discussions vont bon train. »
De son côté Denis Reiss, attaché de coopération Agriculture et pêche au sein de la délégation de l’Union européenne en Tunisie a confirmé qu’il y aura effectivement 20 millions d’euros qui seront décaissés au profit de la Tunisie. D’ailleurs, une réunion est prévue demain avec le ministère de l’Agriculture.
L’objectif étant d’inciter les producteurs tunisiens afin que leur contribution soit garantie sur le marché intérieur. Ce qui amène par la suite à ce que les producteurs soient convaincus de l’urgence de la transition écologique. A savoir beaucoup plus de régularité dans l’approvisionnement locaux des produits comme les blés, les céréales. Et ce, en oeuvrant à préserver la sécurité alimentaire.
Les négociations entre les parties prenantes du ministère de l’Agriculture et l’UE, qu’en est-il?
A cette interrogation, il a répondu: « Les discussions se poursuivent. De plus, plusieurs coopérations se font. Mais ce que nous proposons c’est de la valeur ajoutée qu’on pourrait apporter aux gens avec qui on travaille déjà de manière opérationnelle, en particulier la coopération italienne, l’AFD. Et avec le ministère de l’Agriculture, nous voulons réellement inciter la production nationale locale à se préparer à la prochaine campagne agricole. Mais pour l’année prochaine, nous prévoyons un accès au crédit et aux investissements. »
Programmes en cours !
Il estime que les producteurs d’aujourd’hui demeurent convaincus des besoins d’innovation. Tout en soulignant: « Notre action consiste à les accompagner pour leurs besoins d’investissement. Et ce, à travers un accompagnement vers une transition agro-écologique. Et pour avoir des systèmes beaucoup plus durables afin de faire des économies d’eau et miser sur toute sorte d’innovation. »
Un nouveau programme « ADAPT » d’une valeur de 44 millions d’euros
Par ailleurs, il met l’accent sur l’importance d’un nouveau programme « ADAPT », atteignant 44 millions d’euros. Parmi lesquels 25 millions en format de dons seront adossés à des demandes de crédit de gens souhaitant investir dans l’agriculture durable.
Ces dons représenteront 14% des montants de crédit qu’ils obtiendront. Et ce, pour des investissements dans la durabilité de l’agriculture. Tout en ajoutant que le partenariat avec l’AFD, met en avant un dispositif d’appui conseil aux agriculteurs. Et ce, dans le but de les aider à mobiliser la subvention de l’Etat à travers l’APIA (Agence de Promotion des Investissements Agricoles).
Il convient de rappeler que l’APIA va déployer plus de 650 conseillers de gestion auprès des exportateurs agricoles. Ainsi, ce dispositif oeuvre à l’atténuation du changement climatique dans l’agriculture. Mais aussi à la solidité du secteur et à la minimisation des impacts du changement climatique.
Il conclut: « Plus encore, nous avons un autre programme ADAPT, évoquant la stratégie d’adaptation de l’UE, et la politique agricole commune de l’UE. Ce sont des instruments dont l’utilisation a pour objectif de stimuler les solutions d’adaptation et améliorer la résilience du secteur agricole aux risques climatiques. Tout ceci ne peut se réaliser qu’à travers des réseaux de connaissances et de praticiens sur l’adaptation qui ont émergé pour faciliter l’échange d’informations et le renforcement des capacités, notamment à partir de plusieurs programmes de recherche financés par l’UE. »
En somme, le secteur de l’agriculture reste à développer, aussi bien chez les producteurs que chez les représentants du secteur.