Les fonctionnaires affiliés à la Fédération générale de l’agriculture relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont observé une journée de colère nationale, aujourd’hui 12 mai. Et ce, devant le siège du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, à Tunis. Ils revendiquent l’application d’un certain nombre d’accords signés.
Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrébin.com dans le cadre de la protestation, le secrétaire général de la Fédération, Ammar Zine, pointe du doigt le ministère de tutelle. Lequel, selon lui, entrave l’application des accords signés auparavant. Il s’agit de plusieurs problèmes qui secouent le ministère chargé de l’Agriculture.
Ainsi, il déclare que « le ministère a ignoré les revendications légitimes des fonctionnaires du secteur depuis des années ». D’ailleurs, notre interlocuteur considère que le ministère n’envisage en aucun cas d’appliquer le contenu des accords. Les revendications concernant les trois branches du secteur. A savoir: la fonction publique, le secteur public et le secteur privé. Sachant que chaque branche a ses propres revendications, d’après la même source.
A cet égard, les revendications portent sur le statut d’un certain nombre de catégories et la revalorisation professionnelle. Concernant le secteur public, notre interlocuteur souligne « l’absence d’une grille salariale et de structures organisationnelles ». Il indique que la majorité des salariés dans le secteur public agricole ne bénéficie pas d’un statut et de cadre législatif.
« Il est révoltant que ces entreprises publiques ne disposent même pas jusqu’au jour d’aujourd’hui de statut », s’indigne-t-il. Ainsi, Ammar Zine affirme que la fédération a remis aux autorités de tutelle ses projets de statut depuis des années.
Vers l’escalade
Revenant sur la situation du secteur privé, Ammar Zine avance que les salariés des entreprises agricoles privées ne bénéficient même pas du salaire minimum agricole garanti. Dans le même cadre, il pointe du doigt sur le drame des femmes agricoles exposées aux dangers du transport anarchique. Alors, il appelle le ministère à leur accorder l’intérêt particulier qu’elles méritent. *
De même, il évoque la situation critique des Sociétés Mutuelles de Services Agricoles où les employés n’ont pas reçu leurs salaires durant trois mois. « Assurer les salaires est la responsabilité des autorités qui votent des lois et ne s’engagent pas à les appliquer ».
Au final, notre interlocuteur n’exclut pas le silence du ministère de l’Agriculture face à ses revendications. Et dans ce cas de figure, la fédération envisagera l’escalade.