La célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse (JMLP) en Tunisie met en avant l’intérêt de protéger la presse face aux dangers d’un retour en arrière. Tel est le thème proposé par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en ce jeudi 12 mai 2022.
Il faut dire que depuis quelques années, la Tunisie connait une crise non seulement sociétale mais aussi politique. Aujourd’hui, plus que jamais la liberté d’expression et de presse deviennent la cible d’agressions et d’attaques. Et encore plus depuis l’état d’exception décrété le 25 juillet 2021. Ce qui a conduit à des répercussions néfastes sur les libertés individuelles et publiques.
Ainsi, les journalistes se retrouvent dans une situation précaire à cause de multiples risques. En effet, le terrain devient un espace dangereux marqué par un climat de haine et d’hostilité envers eux. Sans oublier que les réseaux sociaux jouent également un rôle de catalyseur de violence à l’encontre de la presse. Et ce, à travers des posts des partisans des différents acteurs politiques.
Par ailleurs, il faut tenir compte d’un autre élément important. A savoir, les poursuites juridictionnelles des journalistes et blogueurs devant les tribunaux militaires.
C’est dans ce contexte très critique que le SNJT, ainsi que ses partenaires nationaux et internationaux, organisent cette manifestation. Et ce, afin de mettre en lumière la situation de la liberté d’expression et de la presse. L’objectif étant de montrer les défaillances de la Tunisie par rapport à ses obligations internationales. Et ce, en matière de protection des journalistes. Ces derniers faisant l’objet de multiples attaques physiques, morales et juridiques, dans une impunité totale.
De ce fait, le SNJT célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le slogan: « Protéger la liberté d’expression et de la presse contre le risque de renversement ». Et il met donc en avant plusieurs recommandations.
Les recommandations du SNJT
– Sensibiliser le public à l’aspect vital de la liberté d’opinion, d’expression et de la presse. Ainsi qu’à l’importance du rôle des journalistes dans les sociétés démocratiques.
– Accroître la sensibilisation du public à la menace que représentent l’incitation et le discours de haine pour les droits humains. Et notamment, à travers les échanges avec les victimes.
– Renforcer le rôle de la profession journalistique dans la construction de la démocratie. En s’acquittant de la responsabilité de respecter la diversité des opinions et des croyances dans le débat public.
– Promouvoir l’idée de construire une société civile forte et unie sur la base de droits universels indivisibles.
– Renforcer l’idée de démocratie participative entre les pouvoirs publics et les acteurs sociopolitiques. En vue de bâtir les fondements d’un État civil et démocratique.
Notons que le SNJT compte impliquer ses partenaires stratégiques dans la célébration de la journée. A savoir: l’Union Européenne; L’UNESCO; le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH); ARTICLE19; Reporters sans frontières; et la Fédération Internationale des journalistes (FIJ).
En somme, cette rencontre d’aujourd’hui et de demain, a pour objectif de donner la voix aux victimes des violations de la liberté d’expression et de presse. Et ce, à travers l’implication d’un nombre d’hommes et de femmes ayant été victimes de ces abus, y compris dans les régions.
Enfin, notons que le nombre d’agressions à l’encontre des journalistes s’élève à 214 agressions en 2022, contre 200 en mai 2021.