Quand on parle d’autonomisation des femmes, on parle d’égalité homme-femme; mais aussi d’inclusion financière des femmes en Tunisie.
L’autonomisation des femmes, une responsabilité sociétale des organisations. Tel est le thème de la réunion-débat organisé par le Centre Cawtar (Center of Arab Women for training and research), en son siège. Et ce, en présence des différents représentants. A l’instar du réseau Pacte Mondial Tunisie, des représentants des différents secteurs comme l’ATB, Orange Tunisie, UIB etc.
Aujourd’hui, tout le monde part du constat sur la nécessité de mettre en œuvre la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) à tous les niveaux. C’est ce qu’a fait savoir Soukeina Bouraoui, directrice générale du Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche CAWTAR.
Aujourd’hui, elle souligne que dans tous les secteurs, que ce soit public, privé ou organisation, il y a un intérêt commun de débattre sur la question du genre. Ce qui amène à rendre l’invisible visible, vis-à-vis du traitement de l’autonomisation des femmes dont les dispositions sont mises en oeuvre sur le terrain.
En effet, dans le monde entier, les femmes et les hommes ont un accès différent à assurer l’égalité des chances. Conscient du rôle que jouent les femmes au sein des entreprises, les principes d’autonomisation sont un ensemble de sept principes fournissant une orientation aux entreprises sur la manière de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sur le lieu de travail, le marché et dans la communauté.
De son côté, Soukeina Bouraoui insiste sur le potentiel des femmes et des hommes à travailler ensemble en toute conscience et volonté. De plus, elle rappelle ce que les ODD et la RSE pourraient apporter pour que notre pays soit un espace où il fait bon vivre pour les humains et pour l’environnement L’AGENDA 2030.
Lors de la présentation, elle met l’accent sur le gender gap qui est surtout lié aux systèmes légaux des pays et les droits humains reconnus aux femmes.
Indice d’inégalité de genre
Ainsi, les évidences scientifiques ont démontré que les véritables goulots de l’égalité entre les hommes et les femmes se trouvent dans les lois et les réglementations relatives à la vie privée des femmes (personal statute and family rights).
Pour le cas de la Tunisie, elle est classée: 5ème des pays MENA; 1ère dans les pays de l’Afrique du Nord; et 63ème au monde en matière d’inégalité de genre.
Par ailleurs, les discussions entre les différents représentants ont porté sur les obstacles et les problèmes qui sont inter-liés. A titre d’exemple, les barrières culturelles, sociales, l’accès limités aux ressources, les plans stratégiques défaillants. Il en va de même du cadre légal qui pose certaines problématiques. Mais aussi du rôle de la société civile où elle a besoin d être renforcée. Et par dessus tout, un intérêt politique qui demeure insuffisant.
De son côté, Sami Marrouki, président Réseau Pacte Mondial Tunisie, prend l’exemple de la participation de la Tunisie au Pacte mondial. Et ce, à travers la participation des entreprises tunisiennes ayant adhéré au Pacte Mondial à partir de l’année 2005. Il rappelle que bien avant 2005, ces entreprises n’avaient pas de structure d’accompagnement comme celui d’établir un rapport RSE. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Car la Tunisie fait partie parmi les 70 pays du réseau Pacte mondial.
60 entreprises s’engagent au respect du RSE
Il estime que 60 entreprises aussi bien du secteur public et privé s’engagent au respect du RSE. Et ce, à travers la formation des nouveautés, notamment dans le Pacte Mondial.
Même si cela est bien beau, il n’empêche que le cheval de bataille est de convaincre afin d’atteindre cette égalité parfaite à tous les niveaux (recrutement, la formation, la présence dans les postes de responsabilité). Autrement, pour y parvenir, il faut agir et changer les mentalités.
Agir et changer les mentalités
En outre, il précise que pour y remédier, il faut mettre en place les bonnes pratiques. A titre d’exemple: l’accès au financement aux femmes; accorder les mêmes chances aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Tout comme l’accès aux technologies de l’information qui doit être généralisé et non réservé aux hommes.
Il cite l’exemple de la participation des femmes ingénieures dans les énergies renouvelables. Il souligne que 30% des postes créés en matière d’efficacité en termes d’énergies renouvelables sont des postes féminins.
Changer les mentalités, c’est ce que revendiquent la plupart des panélistes.
De son côté, Hédi Bchir, coordinateur du projet Cawtar chargé de l’inclusion financière des femmes et des jeunes, met l’accent sur l’inclusion financière des femmes. Et ce, à travers la mise en œuvre d’un dialogue multi-acteurs public privé et société civile. Et ce, pour identifier les bonnes pratiques et mettre des plans d’actions au sein des organisations.
En somme, les participants ont insisté sur les structures qui adoptent le LABEL / RSE qui est un mécanisme essentiel de réussite des Objectifs de développement durable ODD prenant suffisamment en compte le talent des femmes pour leur développement durable.
Les femmes avancent. De plus, elles n’iront pas par quatre chemins, car elles veulent progresser. Autant leur garantir un accès plus facile et non des obstacles.