Des personnalités nationales ont annoncé mardi la création de l’Instance nationale de défense des droits et de la démocratie. Elle se présente comme une instance visant à « défendre les droits et la démocratie et lutter contre les atteintes aux droits de l’Homme en Tunisie ».
L’instance constitutive a organisé ce matin, 17 mai 2022, une conférence de presse à Tunis. Et ce, afin de présenter les objectifs qu’elle s’est fixés; ainsi que sa méthode de travail.
Elle est présidée par l’avocat Ayachi Hammami et est composée de cinq membres. A savoir: les journalistes Slaheddine Jourchi, Rachid Khechena et Zied El Heni. Ainsi que l’avocate Ala Ben Nejma (ancienne membre de l’instance Vérité et Dignité) et l’universitaire Chaker Houki.
Intervenant à cette occasion, Ayachi Hammami a indiqué que la situation générale des droits et des libertés en Tunisie a poussé des personnalités nationales et des défenseurs des droits humains à créer cette instance. Il a précisé qu’elle se propose de suivre, constater et répertorier les atteintes aux droits humains. De même que celles aux libertés pour des considérations politiques.
Le but, a-t-il ajouté, est aussi de soutenir les magistrats et leur mouvement pour l’indépendance de la magistrature. Contribuant ainsi à la relance du processus démocratique et au fonctionnement normal des institutions de l’Etat.
De ce fait, l’instance va déposer son dossier; et ce, conformément aux procédures légales et à la loi sur les associations, confirme-t-il.
Ayachi Hammami a également fait part des craintes de voir le pays « glisser vers une dictature au vu de la situation générale des droits et des libertés en Tunisie. Et ce, alors que le président Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs, depuis le 25 juillet 2021. »
Répondant à une question sur le degré d’indépendance des membres de l’instance, Ayachi Hammami affirme que « le travail et la pratique prouveront leur indépendance ». Tout en précisant qu’aucun des membres n’appartient à un parti politique.
« L’instance s’emploiera à inscrire la lutte pour les droits et les libertés »
L’instance, a-t-il souligné, s’emploiera à inscrire la lutte pour les droits et les libertés. Et ce, dans le droit fil de la défense de la démocratie en Tunisie. »
D’après lui, les instances existantes sont officielles. Et celles qui sont actives dans ce domaine parmi les organisations de la société civile comme la LTDH peuvent contribuer à la défense des droits de l’Homme. Et ce, face aux atteintes de plus en plus fréquentes. « Nous ne sommes en concurrence avec personne », a-t-il assuré.
Notons que plusieurs hommes politiques appartenant à « la coordination des partis démocratiques » et à l’initiative « Citoyens contre le coup d’Etat » étaient présents à la conférence de presse. On peut citer: Ghazi Chaouachi, Issam Chebbi, Ridha Belhaj et Mohamed Goumani. Ainsi que, Samir Dilou, Farida Labidi et Abderrazek Kilani; outre des personnalités nationales, dont le juriste Iyadh Ben Achour.
Avec TAP