Le groupe énergétique italien Eni entamera le processus d’ouverture d’un compte en roubles la semaine prochaine. Et ce, pour payer le gaz russe. A moins qu’il ne soit informé que cela violerait les sanctions. C’est ce que déclarent à Reuters trois sources proches du dossier.
En effet, en mars, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le plus grand producteur de gaz naturel au monde exigerait que les pays qu’il qualifie de « inamicaux » paient le carburant en roubles. Et ce, en réponse aux sanctions radicales imposées par l’Occident après l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Il s’agit ainsi d’un changement pour ENI.
Par ailleurs, les importateurs européens de gaz ont passé des semaines à demander des éclaircissements à leurs gouvernements et à Bruxelles. Craignant que le paiement en roubles ne contrevienne aux sanctions; mais tout en refusant de le faire. Car cela pourrait déclencher des perturbations majeures de l’approvisionnement.
Eni, l’un des plus grands importateurs européens de gaz russe, fait face à une date limite pour payer la société d’État russe Gazprom autour du 20 mai. Il se prépare donc à ouvrir un compte en rouble auprès de Gazprombank, ont indiqué les sources.
« Eni prend un peu plus de temps pour évaluer les développements. Mais devra entamer des procédures pour ouvrir un compte en rouble la semaine prochaine. Ou risquer d’être en rupture de contrat ». C’est ce qu’a déclaré l’une des sources. Cette source a préféré garder l’anonymat. Et ce, en raison de la sensibilité du sujet.
Dans le cadre du nouveau système de paiement russe, les acheteurs sont obligés de déposer des euros ou des dollars sur un compte de la banque privée russe Gazprombank. Cette banque convertira l’argent en roubles. Et placera le produit sur un autre compte appartenant à l’acheteur étranger et transférera le paiement en monnaie russe à Gazprom.
En effet, la Russie a coupé les livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne fin avril. Et ce, après qu’ils ont refusé de payer en roubles.