- « Le décret présidentiel accorde des prérogatives au président de l’instance, mais jamais pour devenir un dictateur ».
L’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) laisse, déjà, entrevoir des dissensions et des divergences entre ses différents membres, plus précisément entre son président Farouk Bouasker, imposé par le chef de l’Etat, et Sami Ben Slama, connu pour ses positions prônant l’indépendance de l’Instance.
Si le membre de cette ISIE, Mohamed Tlili Mansri juge la date du 25 juillet pour la tenue du referendum comme inappropriée et propose, déjà, le report de ce délai, les rapports entre le président de l’ISIE, Farouk Bouasker et le membre Sami Ben Slama enregistrent une grosse tension et des divergences profondes
Mohamed Tlili Mansri, d’abord, indique que le Conseil de l’instance a adressé au président de la République, vendredi dernier, quatre propositions concernant le calendrier électoral à la lumière duquel sera publié le décret relatif à l’amendement du code électoral et au référendum.
« Mais l’instance attend toujours la réponse du chef de l’Etat afin qu’elle puisse inscrire les électeurs et conduire tout le déroulement du processus électoral lié au référendum, dans les meilleurs délais et conditions », ajoute en substance le même membre de l’ISIE.
D’autre part, Ben Slama, dont la nomination au sein de l’Instance a été qualifiée de surprise, a qualifié le décret présidentiel de « très mauvais » avant de tacler M. Bouasker sur la rétention de l’information au niveau de la direction de l’ISIE.
Toujours, selon Sami Ben Slama, le président de l’Instance a donné des consignes précises aux agents de l’ISIE leur interdisant de fournir aux membres des informations ou des documents sans son approbation. Et d’enchaîner que plusieurs communiqués avaient été publiés sans être examinés par les membres de l’ISIE au préalable.
Il a signalé, également, que des réunions avaient eu lieu avec des ministères de souveraineté sans impliquer les membres en référence à une rencontre entre Farouk Bouasker et de hauts cadres du ministère de l’Intérieur.
Il a révélé, par ailleurs, que le projet de calendrier proposé par l’ISIE avait été élaboré par des parties étrangères à l’instance tout en précisant que les délais d’enregistrement des électeurs ont été fixés à une dizaine de jours, ce qui entraînerait l’exclusion de près de trois millions d’électeurs.
Et de conclure, en substance : « Le décret a accordé, certes, des prérogatives au président de l’instance, mais pas pour pas pour lui permettre de devenir un dictateur ».
Noureddine HLAOUI