Dans le cadre du développement d’une économie bleue durable en Tunisie qui fait face aux menaces du changement climatique et de la dégradation des écosystèmes marins et côtiers, la ministre de l’Environnement Leila Chikhaoui a annoncé, aujourd’hui 18 mai, que le ministère est en train de préparer une stratégie. Afin de permettre à la Tunisie de s’inscrire dans le mouvement mondial qui vise à réaliser l’objectif de l’écosystème aquatique.
Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, la ministre a précisé, lors de sa présence au débat intitulé « Blue Talks Tunisia », que le ministère prépare une stratégie nationale d’économie bleue. Afin de permettre à la Tunisie de s’inscrire dans le changement climatique. Ainsi que le respect du milieu marin, puisque notre pays a 1300 km de côtes.
« Nous avons actuellement l’une des mers les plus vulnérables. Elle subit toute la pollution qui se déverse dans la Méditerranée. Ce qui entraîne de la pollution terrestre. Le contexte actuel nous oblige de nous inscrire et d’agir de manière très positive. Afin de réaliser cette stratégie qui sera élaborée sur une dizaine d’années», a-t-elle ajouté.
En outre, Chikhaoui a indiqué la nécessité de collaborer avec les différents acteurs à l’échelle nationale et internationale. Notamment dans un contexte caractérisé par le changement climatique et la surexploitation des ressources maritimes.
Selon la ministre, la stratégie qui est en cours d’élaboration vise à restaurer l’écosystème dégradé. Tout en soulignant que le ministère travaille sur le développement durable pendant la décennie 2021-2031.
Pour sa part, le directeur du secrétariat général des affaires maritimes a affirmé que l’un des objectifs de la stratégie est d’adopter une voie d’économie bleue qui encourage l’investissement».
Une place stratégique en Tunisie pour l’économie maritime
Par ailleurs, l’économie maritime occupe une place stratégique en Tunisie avec 15,9% du PIB. Le secteur emploie 12,7% de la population active occupée totale dans le pays. Il concentre 80% des industries sur le littoral. Avec 2300 km de littoral en ajoutant les îles, îlots, ports, le littoral compte près de 70% de la population totale.
Néanmoins, la Tunisie est parmi les pays de la Méditerranée les plus vulnérables en termes de dégradation du milieu marin. Et ce, que ce soit par les effets anthropiques ou les effets des changements climatiques.
Blue Talks Tunisia vise à sensibiliser les responsables politiques
Blue Talks Tunisia a pour but de promouvoir l’objectif de développement durable n°14; « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».
Il vise à sensibiliser les responsables politiques et les différents acteurs clés en Tunisie sur l’impact du changement climatique sur le littoral et les écosystèmes marins. Ainsi que les répercussions socioéconomiques liées.
Il est aussi question de promouvoir l’orientation de la Tunisie vers une économie bleue qui favorise la préservation. Ainsi que l’exploitation durable des ressources marines et qui contribue à la résilience climatique.
Il est à noter que l’ambassade du Portugal en Tunisie, en collaboration avec les Nations unies, le PNUD et la Banque européenne d’investissement, a organisé, aujourd’hui, un débat intitulé ‘Blue Talks Tunisia’ qui a porté sur le développement d’une économie bleue durable en Tunisie qui fait face aux menaces du changement climatique et de la dégradation des écosystèmes marins et côtiers.
Le débat Blue Talks Tunisia a rassemblé plusieurs intervenants: des représentants du gouvernement, des partenaires internationaux techniques et financiers de la Tunisie. Ainsi que des institutions d’enseignement et de recherche scientifique, la société civile, des représentants du secteur privé et financier et des experts de cette thématique.
Ce débat est organisé dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur les Océans. Qui se tiendra à Lisbonne du 27 juin au 1er juillet 2022. Il est intitulé « Protection et gestion durable des ressources marines et côtières : promotion de l’économie bleue durable dans un contexte de changement climatique à travers la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC)».