Après les déclarations d’Abdelmajid Ezzar mettant en cause la réunion et la décision de le faire destituer de la présidence de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), le vice-président, Noureddine Ben Ayed « promu » à la tête de l’Union, assure que les changements annoncés sont bien légaux.
En effet, intervenant, ce matin du jeudi 19 mai 2022, sur les ondes de Shems Fm, Noureddine Ben Ayed a précisé que la réunion du Conseil central s’était déroulée dans des conditions légales en présence de deux huissiers de justice pour attester de l’existence du quorum et que le président de l’UTAP a été bien invité à participer à ladite réunion.
Et de clamer tout haut qu’il a été élu par les membres du Conseil en tant que président de l’Union et que, de ce fait, il succède à Abdelmajid Ezzar à ce poste.
Revenant sur sa rencontre avec le président de la République, il a confirmé que le chef de l’Etat était, effectivement « extrêmement mécontent d’Abdelmajid Ezzar » tout en refusant de confirmer ou d’infirmer si Kaïs Saïed lui avait demandé d’écarter le président de l’UTAP suite aux présumées suspicions de corruption qui pèsent sur lui.
Il faut dire que les observateurs estiment que l’audience accordée par Kaïs Saïed à Noureddine Ben Ayed n’est pas fortuite surtout qu’à peine une semaine plus tard, on assiste à ce renversement de situation pour retrouver, justement, le même Noureddine Ben Ayed à la tête de l’Organisation nationale agricole.
D’ailleurs, Ezzar n’est pas allé par quatre chemins dans la mesure où il a affirmé, d’une manière directe, que « la réunion du conseil s’était tenue à l’instigation du président de la République, Kaïs Saïed, expliquant que les membres du bureau exécutif de l’UTAP invités par le chef de l’Etat il y a de cela quelques semaines ont manigancé sa destitution sur ordre du chef de l’Etat pour « assainir l’organisation… ».
Bon à rappeler que le président de l’UTAP, destitué, était fortement controversé selon les observateurs à cause de sa gestion de cette organisation qu’il dirigeait selon des partis pris en faveur des islamistes nahdhaouis. Certains sont allés jusqu’à dire « qu’il s’y comportait comme s’il était dans sa propre ferme… ».
Noureddine HLAOUI