Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, excluait, hier la possibilité que les États-Unis entrent en récession. Tout en augmentant les taux d’intérêt à un rythme rapide pour contrer l’inflation. Mais elle met en garde contre les risques économiques pour l’Europe à la suite de la guerre en Ukraine.
Mme Yellen déclare lors d’une conférence avant une réunion des ministres des Finances des pays du G7 en Allemagne, « je ne m’attends pas vraiment à ce que les États-Unis entrent en récession ». Ajoutant que « l’Europe est plus vulnérable et, bien sûr, plus exposée sur le front de l’énergie; à l’heure où les prix remontent après l’intervention russe en Ukraine. »
« Bien sûr, l’environnement actuel est plein de risques, à la fois en termes d’inflation et d’éventuelle déflation économique. Mais en ce moment, nous avons une grande dynamique de reprise économique, avec un taux de chômage très bas ». C’est également ce qu’elle ajoute.
En effet, l’économie américaine a connu une forte reprise économique après la pandémie de Covid. Et notamment grâce aux plans de relance économique fédéraux intensifs.
Mais ces derniers mois, l’inflation et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, causées notamment par la guerre en Ukraine et la propagation du virus Corona en Chine, ont entravé cet élan.
Actifs de la Banque centrale russe
D’autre part, Janet Yellen note qu’il serait illégal pour les États-Unis de saisir les avoirs gelés de la Banque centrale russe. Sachant qu’ils pourraient aider à reconstruire l’Ukraine, après la fin de l’intervention.
A cet égard elle reconnait que « les États-Unis et leurs alliés ont gelé environ 300 milliards de dollars d’actifs de la Banque centrale russe ».
Ainsi, des discussions viennent de commencer entre alliés occidentaux sur la façon de financer la reconstruction à long terme de l’Ukraine. Elles portent aussi sur le rôle que ces actifs russes gelés pourraient jouer.
A ce stade, « je pense qu’il est très naturel- étant donné les destructions massives en Ukraine et les coûts énormes auxquels ils seront confrontés- que nous nous tournions vers la Russie pour aider à payer au moins une partie du prix », poursuit Mme Yellen.
Mais elle ajoute: « Il serait désormais illégal pour les États-Unis que le gouvernement confisque ces actifs. Ce n’est pas quelque chose qui est légalement autorisé aux États-Unis. »
En outre, elle souligne que les États-Unis cesseraient probablement de travailler sur une exemption qui permettrait à Moscou de payer sa dette extérieure en dollars. Ce qui pourrait pousser la Russie au défaut de paiement.
Tarifs sur la Chine
Par ailleurs, concernant cette fois-ci la Chine, la secrétaire au Trésor américain apporte des précisions. Elle déclare: « Certains des tarifs imposés sous l’ancien président Donald Trump sur les importations en provenance de Chine nuisent aux consommateurs et aux entreprises américaines ».
A l’heure où le président Joe Biden envisage d’augmenter ces tarifs pour lutter contre l’inflation, Mme Yellen voit que certains de ces tarifs « nuisent aux consommateurs et aux entreprises, pas à la stratégie ».
Alors, J. Yellen précise qu’elle n’abordait pas les vrais problèmes avec la Chine. Et ce, qu’il s’agisse des: faiblesses de la chaîne d’approvisionnement, des problèmes de sécurité nationale ou d’autres pratiques commerciales déloyales.
Cependant, les droits de douane américains sur 350 milliards de dollars d’importations en provenance de Chine expirent automatiquement le 6 juillet. Et ce, si aucune entreprise ne demande de les conserver. Car l’administration Biden est sous pression pour les supprimer en raison de l’inflation record aux États-Unis.
« Nous sommes en discussion sur l’avenir de ces tarifs. L’ancien président républicain a pris ces mesures en réponse aux pratiques commerciales chinoises qu’il considérait comme déloyales », conclut Janet Yellen.