Lors de son discours prononcé aujourd’hui à l’ouverture du Forum de la Fiscalité organisé par l’IACE à Sfax, sur le thème « Développer les PME à l’international : leviers et risques« , Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a annoncé que l’objectif fixé consiste à avoir un nouveau code de change avant la fin du mois de juillet 2022.
« Pour renforcer le processus d’internationalisation des entreprises tunisiennes et l’impulsion de leur accès sur les marchés traditionnels, un effort d’adaptation requérant volontarisme et moyens efficaces ne doit pas souffrir de retard. C’est à cet effet que la BCT a entrepris de consolider son processus de libéralisation progressive et continue de la réglementation de change par un travail de modernisation du code y afférent », a souligné le gouverneur de la BCT.
Et d’ajouter que le nouveau code de change qui fera l’objet de discussions et de concertations avec les différentes parties prenantes permettra une meilleure adaptation aux mutations technologiques, notamment en matière de digitalisation de paiement à l’international, et au développement de l’écosystème lié à l’e-commerce.
Conflit Russie-Ukraine: l’impact sur la Tunisie
Evoquant l’impact de la crise économique, Marouane El Abassi a rappelé que le manque de visibilité qui en découle ne fait qu’accroître les aléas auxquels font face les opérateurs économiques déjà fragilisés par les retombées de la pandémie. « Une baisse de l’activité dans la zone de 1% sur l’ensemble de l’année entraînera une baisse d’environ 0,4% de la croissance en Tunisie », a-t-il estimé.
S’agissant de l’impact de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, il a affirmé que ce conflit a un effet négatif sur les recettes touristiques en provenance de cette zone, sachant que le marché russe a fourni des revenus de près de 800 millions de dinars pour environ 630 mille arrivées au cours de la saison 2020-2021. Le déficit courant devait s’aggraver pour atteindre 10% au cours de la période 2020-2022 contre 6,7% prévu initialement par la loi de finances.
« La hausse d’un dollar du prix du baril induira une hausse de 137 millions de dinars de dépenses de compensation. Une augmentation de 10 dollars du prix des céréales générera un surcoût de facture de 88 millions de dinars sur la caisse générale de compensation », a déclaré Marouane El Abassi.
« L’inflation connaîtrait une forte hausse durant la période à venir. Le coût de l’inaction s’avère très élevé parce que l’inflation pourrait devenir très prochainement à deux chiffres, ce qui influerait sur toute chance de stabilisation macroéconomique », ajoute le gouverneur de la BCT.
Pour rassurer les opérateurs économiques, Marouane El Abassi a précisé que l’augmentation du taux directeur de la Banque centrale vise à éviter une dérive de l’inflation. « La BCT vise à endiguer les pressions inflationnistes et les pressions sur les secteurs extérieurs », a-t-il ajouté.