Echaâb News, organe en ligne de l’UGTT, a annoncé, tôt ce matin du dimanche 22 mai 2022, que le secrétaire général de la Centrale syndicale allait rencontrer le chef de l’Etat sur demande de ce dernier.
Mais on a attendu, en vain, un communiqué de la présidence de la République pour donner un aperçu sur le contenu de l’entretien. L’UGTT n’a pas publié, non plus, de communiqué. Pour en savoir, nous avons pris attache avec le service de la communication de l’Union qui nous a donné les précisions suivantes.
«La réunion a bien eu lieu à 11 heures de ce matin du dimanche, mais Noureddine Tabboubi n’a donné aucune déclaration, a-t-il commencé par nous indiquer avant d’enchaîner qu’il devrait annoncer la position définitive de l’UGTT lors de la réunion, demain lundi, de la Commission administrative, à la lumière du contenu de l’entretien de ce matin qui semble n’avoir abouti à rien de nouveau ou de positif… ».
D’autre part, un incident grave est survenu juste après ladite réunion, plus précisément à 14h40, selon « Echaâb news », en l’occurrence le déclenchement d’un incendie juste derrière le siège de l’Union régionale du travail à Jendouba et qu’il a fallu maîtriser avant que les feux n’atteignent les locaux abritant les services de l’Union.
Le secrétaire général de l’Union régionale de Jendouba, Khaled Laâbidi a indiqué qu’une plainte va être déposée judiciaire en vue « de dévoiler l’identité des criminels et de les traduire devant les tribunaux compétents, tout en précisant qu’il n’écarta la thèse de l’acte criminel visant l’UGTT, ses sièges, ses dirigeants et se militants en rapport avec la crise actuelle au cours de laquelle, la Centrale syndicale continue à assumer son rôle historique et responsable envers le peuple tunisien … »
L’UTICA n’évoque plus le dialogue
Par ailleurs et au cours de cette même journée de dimanche, l’opinion publique a été surprise de la tenue d’une réunion entre le président de la République et le président de l’Union tunisienne pour l’industrie, le commerce et l’artisanat (UTICA), Samir Majoul.
Cette rencontre, ni annoncée ni relayée par les services de communication de la présidence de la République, a porté, selon un communiqué de la Centrale patronale, « sur la situation générale économique et sociale dans le pays » tout en mettant l’accent par la voix de Samir Majoul quant à « la nécessité de redynamiser l’économie avec un rôle accru dévolu au secteur privé en cette conjoncture spéciale ».
Une première lecture de ces deux événements sur lesquelles la présidence de la République aurait dû communique et en donner de plus amples détails dans la mesure où ces deux organisations nationales, les plus importantes de la Tunisie, déterminent les grands axes de la vie nationale.
Le PDL promet une journée historique pour le 18 juin 2022
Plus encore, Kaïs Saïed aurait dû prendre attache avec les dirigeants de ces « centrales » beaucoup plus tôt, mais comme à son habitude, il a attendu le dernier moment pour le faire dans le but probable de ne pas laisser le temps aux dirigeants de ces deux organisations pour se concerter.
En tout état de cause, le stratagème de Kaïs Saïed est désormais, archi-connu. Tout préparer en catimini et annoncer des mesures ficelées afin de placer tout le monde devant les faits accomplis. Un stratagème qui a marché jusque-là, tout simplement parce qu’il a toujours eu l’appui actif et déterminant de l’armée.
D’ailleurs, plusieurs personnalités et partis l’ont cru et marché avec avant de constater qu’il se sont fait berner, mais l’heure de vérité a bien sonné et le chef de l’Etat doit étaler ses cartes et montrer comment il va faire face à l’attitude de l’UGTT qui revient à son idée de la troisième voie et au forcing décidé par le PDL qui est décidé à descendre dans la rue, samedi prochain, dans un premier temps et le 18 juin, ensuite, pour une marche que ka présidente du Parti, annonce, d’ores et déjà, qu’elle sera historique…
Noureddine HLAOUI