La Ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Séniors, Amel Belhadj Moussa, a annoncé, aujourd’hui 24 mai 2022, que le foyer représente un espace de violence pour l’enfant. En expliquant que, l’année dernière les délégués à la Protection de l’Enfance ont reçu 17 069 signalements dont 10 120 (59,30%) au sein de foyer.
Dans le cadre de la publication d’un rapport sur la situation de l’enfance en Tunisie 2020-2021, la ministre a précisé que les signalements de violence contre les enfants ont augmenté de 15 202 en 2020 à 17 063 en 2021.
Elle a ajouté que les chiffres concernant l’enfance menacée indique que les régions rurales restent relativement à l’abri (seulement 4% en 2020 et 2021). Et ce, par rapport aux grandes agglomérations où se concentrent « les facteurs responsables des différentes menaces encourues par les enfants ».
Par ailleurs, selon le rapport du ministère, la traite des enfants (dont notamment l’exploitation sexuelle et économique) constitue à son tour une réelle menace pour la sécurité des enfants.
Pour l’indicateur des enfants victimes de cybercriminalité, de violence économique, sexuelle, morale et physique, on peut constater qu’il a connu une relative baisse en 2020 et 2021 par rapport à l’année 2019.
Par ailleurs, en 2021, 194 cas de suicide sont enregistrés chez les enfants et 5819 enfants ont été condamnés pour délits
Selon le même rapport, 11% des enfants sont encore privés de la phase préparatoire, tandis que le taux de scolarisation est de 99,6% pour les enfants âgés de 6 ans. Pour la tranche d’âge 12-18 ans, le nombre diminue à 84,3%. En effet, l’abandon scolaire au collège a atteint à l’école primaire 6.2% et au lycée 8.1%.
Les causes:
Par ailleurs, selon la ministre la faiblesse de l’éducation préscolaire et de la phase préparatoire a des répercussions. Et ce, sur la capacité des enfants à réussir leurs études. De même que la cause économique constitue « la cause la plus importante qui affecte la vie de l’enfant ».
Elle a ajouté que le problème économique apparaît notamment dans les régions du Nord-Ouest qui souffrent de problèmes de développement, comme Kasserine et Sidi Bouzid. En effet, selon le rapport, il y a une répartition inégale des institutions publiques actives dans le domaine de l’enfance. Par exemple, dans le gouvernorat de Médenine, on trouve 31 institutions qui constituent le nombre le plus important de ces institutions. Tandis que dans le gouvernorat de Tataouine il y en a seulement sept.
Autres éléments, des facteurs tels que l’abandon scolaire et l’insouciance des parents sont liés à un laisser-aller. Cela constitue une grande menace à l’encontre des enfants (88%) durant 2020-2021.
D’un autre côté, sous la Covid-19 les répercussions douloureuses ont touché toutes les catégories sociales. Ainsi que tous les aspects de la vie au quotidien. A cet effet, les enfants- plus vulnérables que les autres- en ont été particulièrement secoués. Et ce, du moment où des milliers d’enfants tunisiens se sont trouvés privés d’une partie assez importante de leurs droits à la santé. Ainsi qu’à la protection et à l’éducation.
En plus, du fait qu’ils n’ont pas pu accéder aux espaces dédiés aux activités physiques. Ni aux activités ludiques et aux diverses manifestations structurantes et divertissantes.
Il est à noter que le nombre total des enfants (0 à 19 ans) en Tunisie en 2021 représente 1/3 des habitants. Dans ce cadre, le ministère de la Famille a alloué 70% de son budget pour l’enfance.