A son enterrement, le jeudi 19 mai 2022, des drapeaux aux couleurs de l’Etoile Sportive du Sahel (ESS) ont été déployés. En hommage à un homme qui a toujours eu une grande passion : servir le football. D’ailleurs, deux de ses proches, son neveu Moez Driss et son gendre, Othman Jenayeh, ont présidé aux destinées du club sahélien.
Un engouement pour le football et l’ESS, dont il a été évidemment un bienfaiteur, expliquent sans doute en partie le respect dont il a toujours bénéficié à Sousse, comme au Sahel. Car, bienfaiteur, il l’a été. Et en dehors du football. Affable et modeste, il a souvent beaucoup aidé des gens, dont des petites gens, sans jamais en parler.
Né à Sousse, la perle du Sahel, en 1923, Mhammed Driss est mort donc à l’âge de 99 ans. De lui, on pourra dire qu’il a traversé le siècle. Un siècle bien rempli, dans la mesure où l’homme est un véritable bâtisseur.
Beaucoup savent de lui qu’il est un hôtelier qui possède une des plus grandes chaînes de la Tunisie : le Marhaba, le Marhaba Beach, le Marhaba club, le Tej Marhaba… Pas moins de 10 hôtels, situés pour l’essentiel dans sa ville natale.
Mais ce que certains ne savent peut-être pas, c’est qu’il est un véritable capitaine d’industrie, qui a investi bien en dehors de l’hôtellerie : dans l’industrie du plastique, l’agriculture, la pêche, dans une compagnie charter,…
Il est doté, racontent ceux qui ont fait avec lui un bout de chemin, d’un flair remarquable et d’une volonté d’aller encore de l’avant, privilégiant l’effort et l’abnégation. Des valeurs sûres pour un homme qui a connu des difficultés avec l’installation du système des coopératives.
Formé pour l’essentiel sur le tas, comme beaucoup d’autodidactes, il avait une soif d’apprendre, aimant le contact avec les hommes et le débat. C’est sans doute grâce à ces qualités que Mhammed Driss, né dans une famille modeste, et qui a commencé dans le commerce, vendant du matériel hydraulique, a pu se hisser au firmament de la gloire.
Il restera pour beaucoup un de ces pionniers qui ont consacré leur vie à se battre pour un lendemain meilleur, notamment pour le tourisme auquel il y a cru très tôt, ouvrant en 1965 sa première unité le Marhaba. Une conviction qu’il partage avec d’autres bâtisseurs comme feu Aziz Miled, Abdelhamid Khechine, Néji Mhiri et bien d’autres.
L’Economiste Maghrébin a été attristé, comme beaucoup qui l’ont connu, par le départ d’un homme qui a beaucoup fait pour l’économie tunisienne. Il adresse ses condoléances à tous les membres de sa famille. A commencer par ses enfants Hichem, Zohra, Aicha et Myriam.