586 clubs de musique lancés dans les lycées des différents villages et quartiers dans les 24 gouvernorats du pays avec l’adhésion de dizaines de milliers d’élèves tel est le bilan en chiffres du projet « Tunisia88 » porté à grand cœur par trois amoureux de la musique, de la Tunisie et de la jeunesse : l’économiste tunisien réputé Radhi Meddeb (président), Ulrich H.Brunnhuber, le conseiller stratégique et le pianiste américain qui s’est démarqué sur la scène musicale d’aujourd’hui comme étant l’un des artistes aux multiples facettes des plus dynamiques, Kimball Gallagher, manager exécutif du projet.
Pour donner visibilité à ce travail « à dimension humaine » et dont l’idée première est de faire de la musique, un vecteur d’intégration et de transformation, les protagonistes de « Tunisia88 » ont réalisé avec l’appui financier de l’Allemagne en Tunisie et le soutien de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), un court métrage documentaire « Face the Music: Tunisia88 Story » pour donner la libre parole à des jeunes notamment de Mahdia, Kasserine et du Kef afin de témoigner de leurs expériences diverses ayant changé leur style de vie en les aidant à faire de leur rêve une réalité.
C’est à l’Agora à la Marsa que les membres de Tunisia88, un bon nombre d’élèves des clubs constitués et dirigés par eux-mêmes, des représentants du corps diplomatique notamment de l’ambassade d’Allemagne et de la BEI présente notamment par le Chef de sa représentation en Tunisie Jean Luc Revereault ainsi que certains entrepreneurs tunisiens partenaires ont assisté à la projection du film et à l’audition en direct des témoignages émouvants des jeunes sur cette aventure et sur l’impact social de la musique et de l’art sur le début de leurs parcours.
Appui financier de l’ambassade d’Allemagne
Réalisé par une équipe bulgare avec l’appui financier de l’ambassade d’Allemagne, le documentaire d’une vingtaine de minutes relate l’histoire de ce projet porté depuis 2015 par ces trois passionnés de musique à la base mais aussi par leur volonté d’appuyer la jeunesse tunisienne. Une jeunesse qui s’est exprimée librement et ouvertement autour de son expérience ayant permis à chacun de se connaitre d’abord, de faire évoluer un talent souvent caché (instrument et chant) et de se découvrir dans et à travers la musique en tant que passion mais surtout en tant qu’outil pédagogique, de développement personnel, d’apprentissage à la vie et au leadership. Selon Saja, 22 ans de Mahdia , « Tunisia 88 m’a apporté une étincelle dans le cœur, m’a aidé à faire le point sur moi-même, m’a appris à être leader et à travailler en groupe dans un esprit solidaire et surtout dans l’esprit d’une grande famille ».
Aider les jeunes à emprunter un bon style de vie
D’ailleurs, tel est l’objectif de Tunisia88 : aider les jeunes à emprunter un bon style de vie, a révélé un grand amoureux de la Tunisie, l’un des fondateurs, Ulrich H. Brunnhuber, (chef de la représentation de la BEI pour l’Action Extérieure) qui s’est montré très ravi de son retour au « Bled », la Tunisie.
Présentant le projet, ce mélomane averti a tenu à préciser qu’un très grand nombre de jeunes a pu bénéficier d’extraordinaires opportunités ayant aidé à développer leur créativité, leur esprit d’entrepreneuriat et de leadership à travers la réalisation de plus d’une centaine de concerts (aux lycées, concerts publiques et privés) non seulement en Tunisie mais aussi à l’étranger (près de 88 concerts dans 72 institutions éducatives dans les tréfonds de la Tunisie durant la première phase du projet).
Maintenir ces clubs vivants pour qu’ils puissent germer
Pour sa part, l’ambassadeur d’Allemagne en Tunisie Peter Prugel a expliqué que l’un des critères de la réussite de ce projet qui a permis de donner à la jeunesse tunisienne de larges modalités d’épanouissement, de rigueur, de discipline et d’engagement est de garantir sa durabilité. Sur ce point, Radhi Meddeb, président de l’association a mentionné que l’ambition est de maintenir ces clubs vivants pour qu’ils puissent germer. Comment ? Outre les partenaires nationaux et les organisations et institutions internationales ayant apporté depuis toujours leur appui significatif, la venue de nouvelles entreprises tunisiennes est plus que souhaitable dès lors a-t-il expliqué que ce projet d’inclusion et d’appropriation ayant donné de visu des leçons de citoyenneté, vise à faire de ces jeunes de futurs citoyens globaux. Convaincu que l’inclusion doit être le dénominateur commun des politiques publiques, il a expliqué que ce projet qui a couté près de deux millions d’euros n’a besoin aujourd’hui que de 90 mille euros par an et ce pour garantir la pérennisation d’une aventure Humaine qui a bel et bien changé des vies.
Ambition introduire la pratique de la musique dans chacun des lycées secondaires de Tunisie
Etant un projet conjoint de l’ONG Tunisienne Action et Développement Solidaire et de 88 International bénéficiant de l’accompagnement de l’Institut de la Banque Européenne d’Investissement et de l’appui du Ministère de l’Education Nationale de Tunisie, Tunisia88, réalisée en coopération avec l’IFA (Institut für Auslandsbeziehungen), un institut pour les relations internationales et culturelles, financé par le Ministère Allemand des Affaires étrangères, ambitionne à introduire la pratique de la musique dans chacun des lycées secondaires de Tunisie en y favorisant systématiquement la création d’un club pour les jeunes et par les jeunes, en enracinant en eux l’idée et la conviction que dans leur pays, leader dans les arts en Afrique du Nord, de merveilles choses sont possibles car l’excellence inspire l’excellence.
Avec TAP