L’Égypte vient de révéler de grands progrès dans un vaste projet de production agricole dans le Delta, avec des investissements de 133 milliards de livres (équivalent à 7,3 milliards de dollars) pour atteindre l’autosuffisance en produits stratégiques et exporter le surplus à l’étranger.
Les responsables affirment que le projet fait partie du plan d’expansion horizontale de l’Égypte visant à assurer la sécurité alimentaire pour faire face à l’augmentation de la population. Le projet offre de nombreuses opportunités d’investissement au secteur privé, en plus d’augmenter les exportations égyptiennes de cultures agricoles pour fournir des devises.
Le chef du Syndicat des agriculteurs, Hussein Abou Saddam, a déclaré que le gouvernement est confronté à d’énormes défis pour assurer la sécurité alimentaire. Et ce, compte tenu de l’augmentation continue de la population (plus de 100 millions de personnes) et de l’ampleur sans précédent des empiétements sur les terres agricoles dans le Delta. A cela s’est récemment ajoutée la crise de la pénurie alimentaire.
Abou Saddam a ajouté, dans des déclarations à CNN, que le projet est le plus important des nouveaux projets du Delta, qui visent une expansion horizontale par la remise en état des terres désertiques sur la base de la fourniture d’eau d’irrigation à partir d’usines de traitement des eaux.
Il a souligné les avantages concurrentiels du projet, tels que sa proximité des ports et des aéroports, qui facilite le transport des équipements nécessaires à la bonification des terres, l’exportation du surplus à l’étranger et la disponibilité de l’eau nécessaire à cette bonification.
Pour sa part, le responsable de l’Association pour le développement des exportations horticoles, Mohsen El-Beltagy, estime que le projet permettra d’augmenter la taille de la superficie plantée de nombreux produits de base stratégiques, tels que les betteraves et les pommes de terre, tout en fournissant des produits agricoles de haute qualité et à des prix raisonnables pour les citoyens.
L’Egypte subviendra à ses besoins en blé jusqu’à fin 2022
Le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, estime que le volume de la production locale atteindra 10 millions de tonnes de blé pour la première fois de l’histoire de l’Egypte pour subvenir à ses besoins jusqu’à fin 2022.
Mohsen El-Beltagy a déclaré que le secteur privé contribue à la mise en œuvre du projet à travers de nombreux mécanismes, qu’il s’agisse de fournir les équipements nécessaires à la bonification des terres désertiques et de nombreuses autres opportunités, surtout que la zone du projet est immense et les cultures qui y seront plantées sont diversifiées.
Selon les données officielles, la superficie totale cultivée en Égypte est de 9,7 millions de feddans (40,7 millions d’hectares), avec une superficie totale cultivée de 17,5 millions de feddans (73,5 millions d’ha), contribuant à 15 % du PIB et à 17 % des exportations agricoles.
L’Égypte vise à ajouter 4 millions d’acres (1,618 million d’hectares) grâce à l’expansion horizontale dans les terres désertiques, notamment le projet de développement de la vallée du sud (Toshka), le projet de développement du nord et du centre du Sinaï, le projet Giant New Delta, les 1,5 million d’acres du projet de développement rural égyptien, et les projets d’expansion dans la nouvelle vallée West Minya.
Le gouvernement a lancé une énorme infrastructure pour permettre au secteur privé d’investir dans le projet « Egypt’s Future », notamment d’énormes usines de traitement de l’eau, ce qui facilite la tâche du secteur privé, des principaux producteurs et agriculteurs pour commencer à récupérer des terres.
Le projet n’atteindra pas l’autosuffisance dans tous les produits stratégiques, mais vise à augmenter le volume de l’offre de ceux-ci et à réaliser un excédent dans certaines cultures telles que les agrumes pour augmenter le volume des exportations à l’étranger. Et ce, afin de maintenir l’Egypte comme le plus grand producteur et exportateur d’agrumes, et d’exploiter cet avantage comparatif dans l’expansion de la culture des agrumes afin de maximiser la production.
L’année dernière, l’Égypte a réussi à exporter 5,6 millions de tonnes de produits agricoles, soit une augmentation de 486,8 mille tonnes par rapport à l’année précédente. La liste des exportations agricoles les plus importantes comprenait « les agrumes, les pommes de terre, les oignons, les fraises, les grenades, les pommes de terre, les haricots, les betteraves fourragères, les goyaves, les poivrons, les mangues, l’ail, les raisins, les pastèques », selon un communiqué officiel du ministère égyptien de l’Agriculture.