Le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle et le bureau de l’OIT pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie signeront une convention de partenariat.
Elle porte sur le projet: « Renforcer l’impact des politiques de l’emploi et soutenir la création d’emploi basés sur les Tic pour les jeunes et les femmes en Tunisie » (Iptic). La cérémonie de signature et le lancement officiel se tiendront donc aujourd’hui 30 mai. Le projet s’étale sur une période de quatre ans (décembre 2021/ novembre 2025). L’UGTT et l’UTICA y sont notamment des partenaires. Ainsi, la République de la Corée à travers son agence de coopération (KOICA) finance ce projet. Il est mis en œuvre par l’OIT en collaboration avec le ministère de l’Emploi et la formation professionnelle. En effet, le projet œuvre pour une meilleure adéquation entre les compétences des jeunes et la nécessité du marché d’emploi.
L’objectif principal du projet est de contribuer au développement de l’emploi décent des jeunes et des femmes. Et ce, en ciblant trois chaînes de valeur dans les TICs (technologies de l’information et de la communication). Cela se fera, entre autres, via le renforcement des capacités des partenaires institutionnels et sociaux en matière de conception et de mise en œuvre de politiques pertinentes pour l’emploi des jeunes. Mais aussi grâce à la conduite de diagnostics régionaux quant à l’emploi dans les TICs et l’appui au développement des chaînes de valeur identifiées dans ce secteur.
Un projet d’envergure national pour booster l’emploi
Le projet prévoit la réalisation de plusieurs ambitions. Les deux premières concernent dix gouvernorats. A savoir: Tunis, Sousse, Sfax, Manouba, Kairouan, Zaghouan, Sidi Bouzid, Jendouba, Kasserine et Gabès. Et là, il s’agit d’une part, de renforcer les capacités du ministère en charge de l’emploi pour une mise en œuvre efficace de la Stratégie Nationale pour l’Emploi (SNE) et la conception des Plans d’Action Régionaux (PAR). Et d’autre part, faire en sorte que les institutions pour l’emploi et les partenaires sociaux au niveau local soient en mesure de concevoir et de mettre en œuvre des politiques pertinentes pour l’emploi des jeunes. Le troisième objectif visé ne cible quant à lui que les gouvernorats de Tunis, Sousse et Sfax. Et ce, à travers un appui à la création directe d’emplois pour les jeunes et les femmes dans le secteur des TIC.
En effet, le projet a pu réaliser un certain nombre d’objectifs. Il s’agit de: sept activités de renforcement de capacité en matière des politiques d’emploi; 50 cadres formés à la mise en œuvre des politiques d’emploi; dix diagnostics régionaux d’emploi; et dix plans régionaux d’emploi conçus.
De la nécessité de surmonter les répercussion de la pandémie
Lors de son intervention, Rania Bikhazi, directrice OIT pour le Maghreb souligne l’importance d’une représentation tripartie dans la réalisation de ce type de projet (UGTT, UTICA et gouvernement). Elle rappelle, les répercussions négatives de la pandémie sur le marché d’emploi. Notamment que trois travailleurs sur cinq n’ont pas les mêmes revenus qu’en 2019. Tandis que les inégalités salariales entre les hommes et les femmes se creusent. Et que les répercussions de la crise sur les entreprises notamment les TPE et PME se font sentir.
Arnaud Peral, coordinateur résident des Nations Unies en Tunisie, rappelle que les instances onusiennes ont engagé plus de 65 actions. Et ce, au profit de la jeunesse et l’emploi en Tunisie, en 2021. Il estime qu’il est urgent de se réunir autour de la même table pour réfléchir à l’avenir de la jeunesse.
Sun Nam Cook, ambassadeur de Corée en Tunisie exprime quant à lui sa fierté du financement du projet en question. D’ailleurs, il rappelle que la relation entre la Tunisie et la Corée a bel et bien évolué dans plusieurs domaines. Et notamment celui du e-learning, l’emploi et les énergies renouvelables.
Prioriser le digital et les TIC
De son coté, le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi a souligné l’importance du dialogue entre les différentes parties prenantes. Il affirme que l’UGTT est ouverte aux propositions et aux autres expériences étrangères. Mais tout en prenant en considération les spécificités de l’expérience tunisienne.
Pour le président de l’UTICA Samir Majoul, la centrale patronale a priorisé la transformation digitale. Depuis 2017, elle travaille sur son programme digital talent. D’ailleurs, il affirme que le secteur privé mise sur la productivité et l’innovation. Alors, le président de la centrale patronale pointe du doigt l’inadéquation entre les besoins de l’entreprise et la formation universitaire.
Nasreddine Nsibi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle considère que le défi principal est celui de l’économie et de l’emploi. Le ministre et porte-parole du gouvernement affirme en effet qu’il faut miser sur la réforme du système de la formation professionnelle et créer une adéquation entre les besoins de l’entreprise et la compétence du chercheur d’emploi. D’ailleurs, il indique que son département mène des réunions avec le ministère de l’Enseignement supérieur pour que les diplômés de la formation professionnelle puissent continuer leurs études dans les universités. Ainsi, il déclare que son département dévoilera la stratégie de réforme du secteur de la formation professionnelle. Et ce, lors de la foire de la formation professionnelle qui se tiendra les 24,25 et 26 juin à El Kram.