Face au relèvement du taux directeur de la BCT de 6,25% à 7%, l’UPMI (Union des Petites et Moyennes Industries) vient de formuler une série de propositions. Et ce, pour atténuer les répercussions négatives de cette décision sur l’entreprise.
Lors d’une rencontre entre chefs d’entreprises organisée vendredi soir à Sfax, le Président de l’UPMI, Mohamed Ali Kacem, soulignait que cette initiative vise à contribuer à la réflexion sur les moyens et mécanismes à même d’éviter une incidence chaotique du relèvement du taux directeur de la BCT sur les petites et moyennes industries déjà fragilisées par la guerre en Ukraine, la crise de la Covid 19 et les retombées très négatives des dix dernières années sur la plan économique.
Il considère que la solution consiste en un appui nécessaire de la part de l’Etat et du secteur bancaire au profit des PME et PMI. Et ce, pour qu’elles puissent créer de la richesse et développer leur activité d’investissement. A travers une série de décisions, dont notamment la bonification bancaire.
Trois grandes propositions
De son coté, l’expert UPMI, Chakib Ben Mustapha, suggère trois grandes proposions. Il s’agit de: « Renforcer et assouplir les mécanismes de sauvetage des PME (lignes de restructuration financière) »; « créer un mécanisme de bonification des taux d’intérêts pour les investissements industriels »; et « faciliter l’accès au marché financier par un programme de sensibilisation et d’assistance pour la promotion des bonnes pratiques de gouvernance et de transparence au sein des PME familiales ».
Considérant que « les solutions financières ne peuvent être efficaces que si elles sont accompagnées par des réformes profondes de la sphère réelle », M. Ben Mustapha appelle ainsi à la nécessité de repenser l’actuel modèle économique. Tout en tenant compte des priorités de: stabiliser les grands équilibres macroéconomiques; maitriser l’inflation; et de créer un climat des affaires propice pour le développement de l’investissement et la création d’emplois.
Changer de philosophie d’affaires
Pour sa part, l’expert comptable, Bacem Dammak fait remarquer qu’il incombe aux PME et PMI de changer, carrément, de philosophie d’affaires. Mais aussi de repenser le modèle de management et d’accorder plus d’importance à la question du Cash dont dépendent largement les bilans de l’entreprise; ainsi que ses capacités de réduction des charges financières. Et par conséquent ses équilibres économiques et financiers.
Enfin, relevons que le Gouverneur de la BCT Marouane El Abassi disait, il y a une semaine lors de sa participation à Sfax au Forum de la fiscalité, que la décision de la BCT « émane de la conduite d’une politique monétaire proactive. Visant à éviter une dérive de l’inflation (inflation à deux chiffres en cas d’inaction) et ramener son évolution à des niveaux plus compatibles avec les objectifs macroéconomiques ».
Avec TAP